Canicule: "Il faut préserver les salariés", le BTP adapte ses chantiers aux fortes chaleurs

Photo d'un chantier immobilier à Tinteniac, dans l'ouest de la France, prise le 7 octobre 2022. Photo d'illustration. - DAMIEN MEYER / AFP
La vague de chaleur persiste. 41 départements, surtout dans la moitié sud du pays, sont classés en vigilance orange canicule ce mercredi 31 juillet. Plusieurs secteurs de l'économie peuvent en pâtir, à l'instar du bâtiment.
Dans le sud du pays, peu de chantiers sont à l'arrêt mais les patrons d'entreprise sont obligés d'adapter les conditions de travail. Il faisait 35 degrés (42 ressentis) ce mardi après-midi à Nîmes. C'est là que travaillent les salariés de David Gallo, gérant d'une entreprise de terrassement. "C'est compliqué de travailler avec des températures actuelles. J'ai des salariés de 58-60 ans, il faut les préserver", explique-t-il.
Short autorisé
Ce patron d'entreprise a donc mis en place plusieurs mesures depuis le début de semaine. "Tous les chantiers qui ne sont pas prioritaires sont mis à l'arrêt. On fait uniquement ceux qui doivent être livrés très rapidement. Il y a des bouteilles d'eau mises à disposition. On accepte les shorts, même s'il y a une obligation du pantalon de travail", détaille David Gallo.
Ce dernier met met aussi en place des horaires décalés, comme beaucoup d'autres patrons, explique Olivier Polge, secrétaire général de la Fédération du batiment du Gard. "Les tâches les plus pénibles, les plus lourdes, sont à faire plus tôt le matin. On a beaucoup d'équipes qui commencent à 5h-6h, où il n'y a pas de voisinage qui peut souffrir du bruit. Les journées finissent donc beaucoup plus tôt."
Dans les travaux publics aussi, la chaleur est difficile à supporter, expliquent les fédérations régionales, surtout qu'il n'y souvent aucune ombre, contrairement à certains chantiers du BTP qui peuvent se faire en intérieur.
À 33-34 °C, un travailleur moyen "perd 50% de ses capacités de travail", selon l'Organisation internationale du travail (OIT). En 2030, la chaleur pourrait réduire de 2,2% le total des heures travaillées dans le monde, soit l'équivalent de 80 millions d'emplois à temps plein, toujours selon l'organisation. Et pour un coût estimé de 2.400 milliards de dollars en 2030, contre 280 milliards en 1995.