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"C'est du foutage de gueule": les salariés de Whirlpool reçoivent un sèche-linge en guise d'augmentation

Alors que leur usine va fermer dans deux mois, les salariés de Whirlpool à Amiens ont été surpris de voir qu'on leur proposait... un sèche-linge alors qu'ils avaient demandé une augmentation.

Un sèche-linge en guise d'augmentation. C'est ce à quoi auront le droit les salariés de Whirlpool à Amiens. Ces derniers réclamaient une hausse de salaire pour leurs deux derniers mois de travail avant la fermeture de l'usine. Mais ce qu'on leur a proposé les a quelque peu surpris. 

Alors que les salariés réclamaient donc une augmentation de 700 euros mensuels avant que l’usine ne ferme, la direction a proposé "un sèche-linge de mi-gamme d’une valeur d’une centaine d’euros, soit le coût de production", expliquent-ils. 

Mercredi se tenaient les négociations obligatoires annuelles dans l'usine Whirlpool dont le site fermera ses portes le 31 mai prochain. La multinationale avait annoncé la délocalisation du site en Pologne en janvier 2017.

"Ce n'est pas ce qui remplira le frigo dans quelques mois"

Les salariés pensent à lancer une action en début de semaine prochaine, en espérant que la direction change de décision. Patrice Sinoquet, représentant syndical CFDT et secrétaire du CHSCT, est choqué par cette offre.

"C'est presque une blague, c'est vraiment du foutage de gueule. Le sèche-linge c'est très bien, mais ce n'est pas ce qui remplira le frigo dans quelques mois."

Le syndicaliste pense que la direction n'a même pas étudié les revendications des salariés, et assure qu'il est prêt, à contre-coeur, à durcir le mouvement si les choses n'évoluent pas.

"Dans deux mois on ferme, on s'attendait à autre chose pour les négociations dans la dernière ligne droite. Je ne sais même pas s'ils ont jeté un coup d'oeil à nos revendications. J'espère que le directeur va revenir vers nous, si ça ne se fait pas on va durcir un peu le mouvement, mais on ne pensait jamais en arriver là aujourd'hui."

Selon nos confrères du Courrier Picard, citant un représentant de la CFDT, en 2002, lorsque l'usine avait arrêter la production de machines à laver, la direction voulait offrir certains modèles aux employés.

J.A. avec Mahauld Becker-Granier