Cannabis médical: la filière française réclame une meilleure indemnisation

Des plants de cannabis à vise thérapeutique à Angers, dans le Maine-et-Loire, le 8 janvier 2022. (photo d'illustration) - JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP
L'Union des industriels pour la valorisation des extraits de chanvre (Uivec) souligne dans un communiqué "l'urgence de continuer au plus tôt le dialogue" entre le gouvernement et les fournisseurs, "pour trouver une solution concernant l'indemnisation de la période de transition afin d'assurer l'accès continu aux traitements nécessaires pour les malades".
Le texte, qui confère un statut particulier au cannabis médical, laisse pendant cinq ans à l'Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) la possibilité d'autoriser des produits à base de cannabis, sans attendre une éventuelle autorisation au niveau de l'Union européenne (UE).
Des discussions au point mort
L'amendement proposait des prix indicatifs pour la période de transition, soit entre la fin prévue, fin mars, de l'expérimentation en cours depuis 2021 auprès d'environ 3.000 patients souffrant de pathologies lourdes et la mise sur le marché des traitements à base de cannabis médical en France en 2025.
Or "l'indemnisation qui a été retenue" et "présentée par l'administration en décembre 2023 aux fournisseurs concernés" se situent "entre 20% et 70% inférieurs à ceux annoncés dans l'amendement", déplore le président de l'Uivec, Ludovic Rachou, interrogé par l'AFP.
Selon lui, ni les fournisseurs étrangers ni les laboratoires exploitants français qui distribuent ces traitements "ne rentrent dans leurs frais".
"Il n'y a toujours pas d'accord sur l'indemnisation pour la période de transition" et "depuis décembre, les discussions sont au point mort", selon l'Uivec.
Cette absence de dialogue avec les pouvoirs publics depuis la démission de l'ex-ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, "met fortement en péril la fourniture des médicaments et la continuité des soins pour les patients", ajoute l'organisation.
"Si aucune solution n'est trouvée très rapidement, il ne sera pas possible de fournir les médicaments en temps voulu, la transition espérée n'aura pas lieu et par la suite, c'est toute la généralisation qui pourrait se retrouver compromise", avertit Ludovic Rachou.