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"Ce n'est pas un sauvetage, c'est un enterrement": clap de fin douloureux pour les salariés de l'usine de fabrication de la dentelle de Calais

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L’entreprise Desseilles, l’une des dernières usines de dentelles, a été placée redressement judiciaire en juin dernier. Depuis, un repreneur s’est manifesté. Il compte fermer l’usine Desseilles, et reprendre seulement neuf salariés et un apprenti sur 73 salariés pour les intégrer dans une autre entreprise.

La dentelle fait partie du patrimoine français, mais c’est un secteur qui va mal. L’entreprise Desseilles, l’une des dernières usines de dentelles, a été placée redressement judiciaire en juin dernier. Un repreneur s’est manifesté, il s’agit de Pascal Cochez, un industriel de Valenciennes. Il compte fermer l’usine Desseilles, et reprendre seulement neuf salariés et un apprenti sur 73 salariés pour les intégrer dans une autre entreprise.

Une réunion a lieu ce matin sur le site pour qu’il présente son projet aux salariés, la ville de Calais sera représentée. Cette reprise doit être confirmée lors d’une audience au tribunal de commerce de Boulogne sur Mer, prévue le 12 septembre. En attendant, sur place, c’est le coup de massue. 

Le vacarme des machines a disparu, le silence s’est installé. Les salariés ont arrêté le travail vendredi, Renato Fragoli est représentant du personnel.

"Quand on vous annonce qu’on va reprendre 10 postes sur 73, on est loin des engagements de la région. Ce n’est pas un sauvetage de la dentelle de Calais comme on a bien voulu nous faire entendre ou croire. C’est un enterrement de première de classe chez Desseilles", affirme-t-il. 

Aucun poste de production sauvé

Le repreneur veut fusionner cette usine de dentelle avec sa concurrente. 63 personnes vont être licenciées chez Desseilles. C’est le cas Christian Flahaut, ouvrier ici depuis 25 ans. "Moi, je suis viré. On est abandonné, on est seul. J’étais monteur, c’est-à-dire que je préparais les machines, je montais les chaînes, l’enfilage, je préparais les métiers, les dessins", explique-t-il. 

Parmi les salariés repris, personne de la production justement. Et ce n’est pas un hasard pour Marc Bohler, responsable qualité.

"Pour l’offre de reprise, il n’y a pas du tout de production. C’est seulement le côté administratif pour récupérer le nom des clients, les carnets de commande ect", justifie-t-il. 

Un transfert de clients, sans le savoir-faire des salariés de Desseilles donc. Les salariés eux espèrent encore pouvoir limiter la casse sociale.

Lionel Top avec Guillaume Descours