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Chérèque : « Pas souhaitable d'augmenter fortement le smic »

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François Chérèque s'est prononcé contre une forte augmentation du smic, ce vendredi sur RMC/BFMTV. Il s'est dit favorable à une baisse des aides de l'Etat aux entreprises qui maintiennent durablement leurs employés au smic, au profit de celles qui proposent des « déroulements de carrière » à leurs salariés.

Le leader de la CFDT, François Chérèque, a estimé ce vendredi matin sur RMC/BFMTV qu’il n’était pas souhaitable d’augmenter fortement le smic, rejoignant ainsi les propos du ministre du Travail Michel Sapin prononcés la veille. « L’économie est à l’arrêt, et il est difficile d’augmenter trop le Smic, a dit François Chérèque. Ça va peser surtout sur les petites entreprises, qui sont aujourd’hui en difficulté. Surtout, si vous augmentez trop le smic, vous allez rattraper les grilles de salaires et vous aurez un grand nombre de salariés au smic qui auront un sentiment de déclassement ».

« Aider les entreprises qui font un déroulement de carrière »

Plus qu’une hausse du smic, le secrétaire général de la CFDT a dit souhaiter qu'on « encourage par des aides les entreprises qui font un déroulement de carrière » en augmentant progressivement les salaires. « Le problème en France, ce n’est pas tant le niveau du smic, c’est qu’il y a trop de salariés au smic. Les gens restent au smic toute leur vie. Pourquoi ? Parce que l’Etat aide les entreprises sur les petits salaires : moins vous payez vos salariés, plus l’Etat vous aide. Je voudrais qu’on encourage par des aides les entreprises qui favorisent les déroulements de carrières au lieu d’aider indistinctement les entreprises sur les bas salaires. Les entreprises qui maintiennent trop de salariés au smic, on leur dira : vous ne faites pas d’efforts, on ne vous aide plus ». Une proposition qui François Chérèque compte faire mardi, lors de la rencontre entre le 1er ministre Jean-Marc Ayrault, et les syndicats et organisations patronales. Réunion préparatoire à la grande conférence sociale de juillet.

Pour « une convergence du public et du privé pour le calcul des retraites »

Interrogé sur le retour annoncé à la retraite à 60 ans pour les personnes ayant commencé à travailler tôt, François Chérèque a estimé que cela devrait notamment prendre en compte les périodes de service militaire, les congés maternité, les maladies dans la limite d'un an, mais pas le congé parental. Il a aussi plaidé pour une réflexion sur « une convergence du public et du privé pour le calcul des retraites » et pour le rétablissement de l'Allocation équivalent retraite, qui bénéficiait aux seniors chômeurs ayant suffisamment cotisé pour la retraite sans en avoir l'âge légal.

La Rédaction