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Contrôle des chômeurs: "Les demandeurs d'emploi vont être obligés d'accepter des petits boulots"

Le gouvernement a dévoilé lundi un arsenal de sanctions contre les chômeurs ne respectant pas certaines obligations. Selon Michel Beaugas, secrétaire confédéral à Force Ouvrière, les demandeurs d'emploi seront obligés d'"accepter des emplois précaires".

Des sanctions durcies pour les demandeurs d'emploi. Muriel Pénicaud a dévoilé ce lundi aux syndicats les mesures du gouvernement pour les chômeurs. Un mois de suspension d'allocation lorsqu'un un demandeur d'emploi refuse une offre "raisonnable" d'emploi.

Deux mois pour deux refus, et ainsi de suite. Inadmissible, estime Michel Beaugas, secrétaire confédéral à Force Ouvrière:

"Avec la mise en place de ce contrôle, les demandeurs d'emploi vont être obligés de plus en plus de prendre des petits boulots ou d'accepter des emplois précaires comme ce qui se fait en Allemagne. On voit bien que tout tend à ce que les demandeurs d'emploi acceptent n'importe quel travail à n'importe quel prix".

Un journal de bord numérique

Quant aux autres manquements, comme l'insuffisance de recherche d'emploi, ils seront passibles de sanctions plus graduelles: allocations suspendues pendant un mois la première fois, pendant deux mois la deuxième fois et pendant quatre mois la troisième fois. Au deuxième et troisième manquement, l'allocation ne sera pas seulement suspendue mais définitivement amputée. Ces suppressions de droits seront en outre décidées directement par Pôle emploi, alors que l'aval du préfet était jusque-là nécessaire.

Muriel Pénicaud veut également mettre en place un journal de bord numérique. L'idée sera testée, pendant un an dans deux régions. Le principe: le chômeur devra consigner toutes ses démarches, alors qu'aujourd'hui, une simple actualisation sur Internet suffit. Les syndicats dénoncent un flicage. La ministre y voit au contraire, un moyen d'être au près proche du demandeur d'emploi. Les contrôleurs, eux, seront plus nombreux. 200, aujourd'hui, ils seront 600 d'ici le premier semestre 2019. Et bientôt, Pôle Emploi n'aura plus à passer par la case préfecture pour couper les allocations des chômeurs récalcitrants.

Un assouplissement toutefois: si l'on manque un entretien avec son conseiller, ce sera 2 semaines de radiation au lieu de 2 mois.

P.B. (avec P.R.)