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Dégressivité des allocations chômage: "J'y suis, a priori, favorable", déclare Benoist Apparu

Benoist Apparu

Benoist Apparu - AFP

Ce mardi, en direct sur RMC, Benoist Apparu, député Les Républicains de la Marne, et Hervé Chapron, ancien directeur général adjoint de Pôle emploi, ont débattu de l'éventualité d'un retour à la dégressivité des allocations chômage.

A l'approche d'une renégociation des règles d'indemnisation chômage, le gouvernement fait monter la pression sur les partenaires sociaux, remettant sur la table une option controversée, la dégressivité des allocations, déjà expérimentée avant 2001 sans avoir démontré son efficacité sur le retour à l'emploi. "Cette solution est incroyable. D'abord ça n'est pas une solution. Elle a déjà été tentée deux fois. En 1992 et en 2001 on a déjà essayé de faire ça, avec des conséquences pour les chômeurs très dures", a estimé ce mardi Pierre Laurent, secrétaire national du PCF sur BFMTV et RMC.

"Plusieurs clés sont possibles"

Pour sa part, Benoist Apparu, député Les Républicains de la Marne et porte-parole d'Alain Juppé, se dit, ce mardi matin sur RMC, "a priori favorable" à un retour à la dégressivité des allocations chômage. "Je dis a priori car j'entends bien, et cela me paraît normal, de dire qu'il est beaucoup plus efficace d'avoir une dégressivité quand on est en baisse du chômage, s'explique-t-il. Parce que c'est à ce moment-là qu'il faut avoir des éléments incitatifs au retour à l'emploi. Mais, quand vous avez un chômage qui progresse, remettre la dégressivité peut poser un problème parce que ceux qui ne trouvent pas de travail se retrouveraient dans une difficulté lourde."

"Dans les arbitrages que nous avons à rendre, plusieurs clés sont possibles: la dégressivité donc mais aussi la durée des indemnisations, ou encore le montant de celles-ci", poursuit Benoist Apparu qui reconnait: "On ne pourra pas déverrouiller tous ces sujets parce que cela reviendrait à dire que l'on met tous ceux qui n'ont pas de travail sur la paille. C'est pourquoi, nous sommes en train de regarder qu'elle la meilleure clé à utiliser. Et la dégressivité en fait partie".

"Poser aussi le problème de la solidarité"

Hervé Chapron, ancien directeur général adjoint du Pôle emploi, estime, quant à lui, que "si on circonscrit le problème de l'assurance chômage a un problème de dégressivité, on pense, me semble-t-il, à côté de l'ensemble du problème". En effet, il considère que "nous devons, si nous sommes responsables, poser le problème non pas des modifications de curseur mais d'une refondation de l'assurance chômage. Car quand vous regardez les chiffres, on est obligé de se poser la question suivante: Doit-il y avoir au sein de l'assurance chômage un régime général et une dizaine de régimes spéciaux qui touchent très peu de monde et coûtent très cher? Si l'on veut travailler en profondeur et garantir l'assurance chômage, il faut se poser ces problèmes de fond".

Et de conclure: "Quand on est dans un chômage de masse depuis 40 ans, on doit aussi se poser le problème de la solidarité. Exemple: est-ce que les fonctionnaires, qui ont un emploi à vie, ne doivent pas, dans une mesure à déterminer, cotiser pour que ceux qui n'ont pas cet emploi à vie, et qui ont donc un risque supplémentaire, puissent bénéficier de l'assurance chômage d'une façon pérenne?" Un nouveau sujet de débat en perspective donc...