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"Envie de dire lol", "délai de décence": Sophie Binet et Laurent Berger répondent à Emmanuel Macron

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Le duo Sophie Binet et Laurent Berger, à la tête respectivement de la CGT et la CFDT, manifestent ce jeudi à Paris et préviennent que ce n'est pas la fin de la contestation de la réforme des retraites, quelle que soit la décision du Conseil constitutionnel vendredi. Et répondent à l'invitation d'Emmanuel Macron.

La lutte syndicale contre la réforme des retraites est "loin d'être terminée". Le secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger, a affirmé ce jeudi que le combat continue contre le texte du gouvernement, et se projette vers de "grandes manifestations populaires le 1er mai".

"Contrairement à ce qu'espère le gouvernement, le mouvement est loin d'être fini", a renchéri à ses côtés la numéro une de la CGT Sophie Binet, réaffirmant, peu avant le départ du cortège parisien, que le président "ne peut pas gouverner le pays tant qu'il ne retire pas cette réforme".

La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, estime que "ce projet de loi ne sortira pas indemne" du Conseil constitutionnel, étant donné qu'il y a "des malfaçons démocratiques, la loi n'a pas été votée par l'Assemblée, et techniques, avec des choses qui ne devraient pas être dans un projet de loi de financement de la sécurité sociale" dans ce texte.

"Ce qui est sûr, c'est que la détermination des salariés est intacte. Le mouvement est loin d'être fini et il y a une détermination à obtenir le retrait de cette réforme", explique-t-elle.

Proposition de rencontre avec Emmanuel Macron: "Le problème, c'est l'ordre du jour"

Alors qu'Emmanuel Macron a indiqué qu'il compte recevoir les syndicats après la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, Sophie Binet n'est pas convaincue par la méthode et témoigne de sa surprise au moment de cette invitation: "J'avais envie de dire 'lol'", lance-t-elle.



"C'est bien qu'il veuille rencontrer les syndicats mais ça fait un mois qu'on lui demande et qu'il refuse. Le problème, c'est l'ordre du jour. Nous, l'ordre du jour d'une rencontre avec Emmanuel Macron, c'est le retrait de la réforme des retraites. Là, il nous propose un hors-sujet. On n'ira pas pour parler de questions qui ne sont pas dans la mobilisation, à savoir le retrait de la réforme."

Pour son confrère de la CFDT, Laurent Berger, le rendez-vous avec Emmanuel Macron est conditionné à un "délai de décence".

"Il est hors de question de répondre sur un claquement de doigts. Et il faudra lui demander des précisions sur la méthode: si c'est pour nous expliquer ce qui va être fait et qu'il n'y a pas de concertations..."

Avec AFP