Faut-il interdire les pauses-café/cigarette? "Pendant que mes collègues fument, moi je bosse"

490 euros par an et par salarié: voici combien couteraient les pauses-café aux entreprises d’après une étude britannique réalisée il y a quelques années. Un chiffre calculé en fonction du temps passé par les salariés en pause-café chaque jour, soit 24 minutes au total. Sur une carrière professionnelle, cela représente 188 jours et 21 heures à attendre que le café passe et à le boire.
Pour ceux qui fument, c’est encore plus impressionnant: une étude américaine s’est intéressée au sujet. La société Allen Carr (spécialisée dans l’arrêt du tabac) met même à disposition sur son site internet un calculateur du coût du tabagisme. Il est basé sur un temps de pause moyen de six minutes par cigarette fumée (cinq par jour), un coût horaire moyen et un nombre de fumeurs constituant en moyenne 26% de l’effectif.
Ces pause cafés ou pause cigarettes sont-elles légales?
Elles sont autorisées, mais encadrées. Selon l’article L 3121-33 du Code du travail, les salariés ont droit à 20 minutes de pause par période de six heures de travail. Un temps de pause qui peut être fragmenté, pris avant ces 6 heures de temps de travail. Mais le principe reste le même, le temps total de pause ne peut excéder 20 minutes. Durant ce temps, le salarié doit être libre de vaquer à ses occupations comme appeler sa grand-mère, raconter des blagues à ses collègues, et/ou encore déguster une tasse de café.
Faut-il interdire ces pauses, que certains trouvent injustes? La question fait débat sur le plateau d’Estelle Midi ce lundi. "Je suis pour que l'on prenne autant de pause-café qu'on le veuille, à condition que, quand tu arrives à la pause, tu badges, puis quand tu repars, tu rebadges. Et tu n'es pas payé pendant ce moment", estime Jérôme Lavrilleux.
L’ancien député européen trouve effectivement injuste d’être payé pareillement que quelqu’un qui ne fait aucune pause. Maxime, un auditeur, partage son avis. “Je travaille plus que les autres. Ce n’est pas non plus de la discrimination, mais moi qui ne bois pas de café et qui ne fume pas, quand les collègues font six pauses dans la journée, je me sens lésé. Pendant qu’ils fument, moi, je bosse”, souffle-t-il.
"Tout est une question de mesure et de respect des autres"
Fred Hermel et Juliette Briens sont plus modérés. Pour eux, rien n’empêche les salariés qui ne fument pas et ne prennent pas de café de faire tout de même une pause.
“Rien n’empêche les gens de faire une pause. Tout est une question de productivité, mais je n’ai personnellement pas envie d’être fliquée sur mes pauses-café”, poursuit la journaliste de L’Incorrect.
“Ce n'est pas tant la pause qui gêne, mais c’est l’attitude des gens. Tout est une question de mesure et de respect des autres. C’est au patron de manager et d’établir des règles pour ne pas démotiver certains”, conclut Fred Hermel.