Grève dans les centrales nucléaires: "On pénalise l'économie, mais la sûreté est assurée"
"Douze centrales ont baissé la charge dans la nuit et ça va continuer dans la matinée", prévient Marie-Claire Cailletaud de la CGT énergie. D'après elle, l'ensemble des 19 centrales nucléaires françaises ont désormais voté la grève contre la loi Travail. Des baisses de charge sont prévues dans toutes les centrales précise Marie-Claire Cailletaud.
"On met moins d'électricité sur le réseau donc c'est moins de production disponible pour la consommation. Par exemple ce matin quand la consommation va être plus élevée, il va y avoir des besoins en augmentation et s'il n'y a pas assez d'électricité à ce moment-là sur le réseau, les directions seront obligées de faire appel à des importations beaucoup plus importantes avec les pays limitrophes", explique la responsable syndicale.
Ces actions n'entraîneront toutefois pas de coupure d'électricité par manque de production électrique selon elle. Mais les grévistes prévoient toutefois des actions de coupure ciblées. "Nos moyens d'action ne sont pas faits pour pénaliser les usagers, on cible principalement quand il y a des grands mouvements de grève des entreprises où des salariés sont déjà en grève, des centres commerciaux, des préfectures..." détaille Marie-Claire Cailletaud.
Manuel Valls "complètement sourd à ce qui se passe"
Face aux usagers, les grévistes envisagent aussi des actions "plus populaires", comme "des actions de remise de courant à des personnes qui ont été coupées, la remise en tarif de nuit des hôpitaux". La responsable syndicale veut également rassurer sur la sécurité. Malgré la grève des salariés sont réquisitionnés et continuent de travailler dans les centrales.
"La sûreté est bien entendue assurée, ce n'est pas l'objectif. Par contre on pénalise fortement l'économie puisqu'on oblige à des importations massives d'énergie", explique-t-elle.
Un positionnement assumé face à "un Premier ministre qui semble complètement sourd à ce qui est en train de se passer. Ce n'est pas nous qui sommes intransigeants, c'est le Premier ministre", se défend Marie-Claire Cailletaud.