RMC

Grève dans les transports: "C'est la guerre des pauvres", estime l'économiste Thomas Porcher

La SNCF et les aéroports parisiens appellent à la grève pour le premier jour officiel des grandes vacances, réclamant des hausses de salaire. Les départs pourraient être très perturbés.

Les vacances débutent officiellement ce jeudi 7 juillet. Mais les départs pourraient être perturbés. La raison? une grève à la SNCF et dans les aéroports parisiens, à l'appel de plusieurs syndicats, dès le mercredi. Chez les cheminots, la CGT Cheminot, Sud-Rail et la CFDT, réclament une hausse des salaires. Même son de cloche dans les airs. Plusieurs syndicats d'Aéroports de Paris, réclament une hausse des salaires de 6% pour faire face à l'inflation.

"Aéroports de Paris, la SNCF, ils ont de plus en plus recours à des précaires. Les revenus sont toujours aussi faibles. On nous dit que les cheminots sont des enfants gâtés. On nous explique que ces métiers sont inutiles mais quand ils font grève, on s'aperçoit que plus rien ne fonctionne", déplore ce lundi sur le plateau des "Grandes Gueules", l'économiste Thomas Porcher.

"C'est un 'truc' de long terme qui nous pète à la figure. Il y a eu une modération salariale pendant des années et l'inflation et le Covid-19 font tout péter. On vit dans une crise depuis 10 ans. Il y a eu 2008, puis l'austérité qui fait qu'il y a des endroits où l'on n'a pas retrouvé les niveaux d'avant-crise", ajoute-t-il.

"Il y a un problème de salaire, en France et à la SNCF"

"Il y a un problème de salaire, en France et à la SNCF", déplorait ce lundi sur RMC Fabien Villedieu, représentant du syndicat Sud-Rail à la SNCF. "Si la SNCF fait de réelles annonces sur les salaires, cela va bien se passer", a-t-il ajouté, estimant qu'il y avait également un problème de recrutement.

"C'est pour les salaires", confirme José, un cheminot de la SNCF, qui gagne 1770 euros bruts sans prime après 22 ans à la SNCF. "Les primes, c'est très variable. On peut monter à 2500 les très bons mois", assure-t-il. "Les salaires cela fait plus bouger les gens que d'autre préavis", ajoute José qui pense que la grève sera très suivie.

"Ceux qui ont la capacité de s'adapter passent entre les mailles du filet"

"Je comprends qu'ils demandent des hausses des salaires, mais on est dans une situation de guerre des pauvres", répond Thomas Porcher.

"Il y a des gens qui ont pris leurs vacances depuis un an. C'est le seul moment où ils peuvent rejoindre leur famille avec leurs enfants, alors je trouve ça incompréhensible. C'est la guerre des pauvres et en haut-lieu, ceux qui ont la capacité de s'adapter, ils passent entre les mailles du filet", ajoute l'économiste.

Le week-end précédent, une première grève dans les aéroports parisiens avait entraîné l'annulation d'un vol sur cinq.

G.D.