Grève des agents de sécurité du privé: "Le ras-le-bol est général"
Les agents de sécurité du privé se mettent en grève à partir de ce mercredi à l'appel de l'intersyndicale CGT, CFTC et Unsa. Des rassemblements sont prévus à Paris-La Défense, Bordeaux, Lyon, Rouen, Toulouse ou encore Marseille. Un débrayage pour réclamer de meilleures conditions de travail et une augmentation de leurs salaires. Car depuis les derniers attentats et dans le contexte de menace terroriste actuel, ils sont, avec les forces de l'ordre, en permanence sur le qui-vive. Et certains salariés sont tout simplement à bout.
"A la fin du mois, vous tirez la langue"
C'est le cas de Thierry, agent de sécurité incendie dans un immeuble de bureaux tout près de la Tour Eiffel. Depuis les attentats, il a de nouvelles missions comme le contrôle des accès et la vérification des sacs. Des missions pour lesquelles il n'est pas formé. "Ça peut être dangereux, alerte-t-il. Si vous tombez sur une personne déterminée, vous ne pouvez pas l'arrêter. Une personne armée d'un couteau, je ne me vois pas l'arrêter comme ça. On nous demande de faire plus à ce niveau-là. Je le comprends par rapport aux attentats mais, là, ça ne rentre plus dans notre domaine".
S'ajoute à cela l'amplitude horaire: 12 heures de travail par jour pour un salaire peu conséquent: "Je gagne 1.400 euros bruts par mois. Avec un tel salaire, à la fin du mois, vous tirez donc la langue. J'aimerais donc être reconnu dans mon domaine comme un policier doit être reconnu dans son domaine. C’est-à-dire faire mon métier et pouvoir en vivre". Ce mercredi donc, comme beaucoup de ses collègues, Thierry participe à la mobilisation, pour demander une augmentation de salaire de 10%.
"On est déterminés"
"On s'est tous tenus tranquille jusqu'à maintenant. On a été compréhensifs, professionnels, souligne Nelson Barbosa, délégué CFTC. On fait des métiers réglementés qui sont aujourd'hui payés comme un job. On veut juste la simple reconnaissance des choses. Je crois qu'on est vraiment déterminés. Le ras-le-bol est tellement général que ça va se poursuivre. On ne s'arrêtera pas là. Enfin ça bouge".
"Depuis le Stade de France et le Bataclan, il y a un ras-le-bol complet des agents parce qu'ils n'en peuvent plus, confirme Daniel Peltier, secrétaire général CFTC du syndicat des agents de sécurité. On est le premier rempart face à une menace terroriste et on nous en demande de plus en plus tout cela pour être payé au Smic. C'est déplorable. On veut donc être entendu, écouté. On est prêt à continuer le mouvement le plus longtemps possible, jusqu'à ce que les pouvoirs publics nous entendent".