"Inquiets d'être considérés comme des délinquants": les fleuristes veulent aussi travailler le 1er-Mai

Le 1er-Mai est traditionnellement associé au muguet. Pourtant, cette année, cela pourrait être plus difficile d'en trouver car certains fleuristes vont garder porte close. En cause ? Une interdiction, pour les gérants, de faire travailler leurs employés durant la fête du travail. Pour les fleuristes, le problème est donc le même que pour les boulangers car ils ne sont pas considérés comme essentiels.
Si ces commerces bénéficiaient d'une certaine souplesse jusqu'à récemment, force est de constater que les contrôles se renforcent. C'est pourquoi le sujet revient sur la table.
"Ce serait une catastrophe"
C'est le cas "depuis trois ans", explique Farell Legendre, président de la Fédération française des artisans fleuristes, invité dans Charles Matin ce jeudi 17 avril. Il ajoute : "Il y a eu des amendes et il y a des affaires qui sont en cours. Aujourd’hui, on est inquiets du fait que nos chefs d’entreprise soient considérés comme des délinquants". Les fleuristes qui ouvriront et feront travailler leurs salariés risquent une amende, très salée. "750 € par collaborateur qui travaille", précise Farell Legendre.
Pour les fleuristes, cette journée est l'une des plus importantes de l'année, avec souvent cinq fois plus de vente que par rapport aux autres jours. Alors, certains chefs d'entreprise envisagent, quand même, de contourner la loi. Pour eux, la prise de risque vaut le coup.
"Moi je suis seul patron et j'ai plusieurs établissements ça voudrait dire qu'il faudrait que je les ferme tous et que j'en tienne un. Étant donné le volume de clients, ça serait une catastrophe", explique à RMC, Stéphane Bellot, fleuriste depuis 30 ans et pour qui, le 1er-Mai "est une tradition". D'autant qu'il est "prévu dans notre convention collective", assure-t-il.
19.4 millions d'euros de chiffre d'affaires
La Fédération française des artisans fleuristes invite donc l'État à trouver une solution, surtout dans un contexte économique compliqué. "On nous dit qu’il faut travailler plus et faire entrer de l’argent dans les caisses de l’État, nous on le propose et c’est parfaitement dommageable pour l’État de se priver de ce type de recette", ajoute Farell Legendre. "Un dossier qu'on travaille depuis nombreuses années, on s'est permis d'adresser des courriers aux ministres du Travail, de l'Economie. On est en absence de réponses", déplore-t-il.
D'après lui, la journée du 1er-Mai représente un chiffre d'affaires de 19,4 millions d'euros pour l'ensemble du secteur. "Autrement dit, c'est 1,8 million d’euros de TVA collectée pour les recettes de l’État".