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"Un gros manque à gagner": les boulangers veulent faire travailler leurs salariés le 1er-Mai

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Les gérants de boulangerie voudraient avoir le droit d'employer leurs salariés le 1er-Mai. Pour le moment, la loi l'interdit car le secteur n'est pas considéré comme essentiel. C'est ce que conteste ce mardi sur RMC Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie.

Les salariés ne peuvent pas travailler le 1er-Mai, sauf si l'activité est considérée comme essentielle. C'est le cas dans les hôpitaux, les transports ou la sécurité, entre autres. Les boulangers, eux, n'ont donc officiellement pas le droit de faire travailler leurs salariés.

Si de nombreux établissements avaient pour habitude d'enfreindre la loi - en connaissance de cause ou non -, certains d'entre eux ont été épinglés en 2024. En effet, cinq boulangers sont convoqués devant la justice dans quelques jours pour cela. De quoi inquiéter toute la filière.

Une décision gagnante pour tout le monde ?

Dominique Anract, président de la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie, plaide ce mardi sur RMC pour que la boulangerie soit considérée comme essentielle. "Pendant le Covid, on était essentiels, on a ouvert tous nos commerces", rappelle-t-il au micro d'Apolline Matin.

Pour lui, permettre aux boulangeries d'ouvrir et d'employer les salariés le 1er-Mai serait gagnant pour tout le monde. "Le salarié est payé au moins double, les clients ont quand même du pain et les entreprises du secteur font environ 70 millions d'euros avec 10 millions de taxes."

Il assure que plusieurs rendez-vous sont à venir avant le 1er-Mai et que des décisions seront prises. D'ailleurs, il a été reçu par le ministère du Travail lundi pour trouver un terrain d'entente. En attendant, les boulangers commencent à s'organiser.

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"Il faut qu'on dégage du chiffre"

"Je vais venir très tôt et on va faire en sorte que ça le fasse. On sera que mon épouse et moi, donc on sera deux à la place de quinze, ça va être un bon marathon", explique Gaël Mollé, boulanger des Yvelines, avec le sourire.

Pour lui, impossible de fermer durant cette journée, elle est trop importante. "Comme tous les jours fériés, c'est un jour où on travaille beaucoup. Si on ferme, c'est un gros manque à gagner. Avec toute l'augmentation des charges, on n'a pas le choix, il faut qu'on dégage du chiffre", ajoute le boulanger.

Pour d'autres, pas question d'ouvrir, car cela va être ingérable. "On a des équipes de plus en plus grandes dans les boulangeries donc même avec une ou deux personnes, on ne peut pas faire tourner nos boutiques", estime Aurélien Allaizeau, président de la Fédération de la boulangerie des Pays de la Loire.

Une boulangerie qui fait travailler ses salariés au 1er-Mai risque une amende de 750 € par salarié, même si celui-ci est volontaire. Le montant peut doubler s'il s'agit d'un apprenti de moins de 18 ans. Il existe des exceptions si aucun salarié ne travaille à part le chef d’entreprise et s’il est impossible d’interrompre l’activité.

Tom Imler et Amélie Courtet avec Astrid Bergere