"J’ai 51 ans, mon usine va fermer, mon avenir je n’y ai pas pensé": le désarroi des employés de l'usine Michelin de la Roche-sur-Yon
Une douche froide, un choc... Les salariés vendéens de Michelin ont appris la mauvaise nouvelle ce jeudi. L'usine de La Roche Sur Yon, ouverte il y a près de 50 ans, va fermer au plus tard fin 2020, laissant plus de 600 salariés sur le carreau. Elle était menacée de fermeture depuis plusieurs semaines. Une décision vivement contestée par les syndicats d'une entreprise jugée très rentable, qui avait déjà annoncé il y a deux semaines la fermeture d'une usine allemande d'ici à fin 2021.
La direction et les représentants des salariés vont commencer à négocier pour fixer des chèques de départ et discuter des conditions de reclassement pour ceux qui vont rester.
Jeudi, la fumée des pneus qui brûlent était bien visible devant l’usine, et la colère des salariés n’est pas retombée pas. Thierry travaillait chez Michelin depuis 30 ans.
"Je fais partie des meubles. J’ai un fils de 26 ans, j’ai une fille de 22 ans, ils ont mangé du Michelin. Je le prends en pleine face aujourd’hui. J’ai 51 ans, mon usine va fermer, mon avenir, je n’y ai pas pensé. Je suis dépité", affirme-t-il.
Le directeur de l'usine bloqué par des employés
La direction a promis que les salariés pourraient reclasser dans d’autres usines Michelin. Pour David, l’histoire se répète. Il a été muté ici il y a cinq ans après la fermeture du site de Joué-lès-Tours.
"On emmène nos familles, on change complètement tout. Nos conjoints, nos conjointes changent d’emplois. Et malheureusement, on revit la même chose, on reconstruit notre avenir pour le détruire derrière. Je l’ai fait une fois, c’est terminé. Je veux ramasser un maximum avec mon chèque et quitter Michelin parce que c’est un gros ras-le-bol", indique-t-il.
Le directeur de l’usine a été empêché de sortir par une poignée de salariés qui ont bloqué sa voiture. "C’est une petite vengeance. Il y a de quoi en même temps, 610 salariés dehors", estime, Ghislaine, déléguée CGT.
Il sera finalement libéré sans encombre deux heures plus tard avec l’aide de la police.