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L'assurance refuse de rembourser son local parti en fumée: ce petit patron entame une grève de la faim

A  Mortagne-au-Perche, dans l'Orne, Jean-Paul Mousset se bat pour sauver son entreprise et la trentaine d'emplois qui vont avec.

Le combat d'un homme pour sauver son entreprise et la trentaine d'emplois qui vont avec. Dans l'Orne, à Mortagne-au-Perche, Jean-Paul Mousset a vu la semaine dernière son entreprise de menuiserie et marbrerie partir totalement en fumée. Incendie inexpliqué jusqu'ici.

Entreprise familiale, qu'il pensait sauver grâce aux assurances, sauf que les contrats ont été mal ficelés, l'assurance a proposé beaucoup moins que prévu et l'entreprise est donc en danger.

"Aujourd'hui on n'a plus rien, on se sent démunis on ne peut même pas les aider"

Devant la fermeté de l'assureur, qui est aussi le banquier, Jean-Paul Mousset a débuté samedi une grève de la faim. Ce mercredi matin il est hospitalisé.

Devant leur usine devenue un tas de cendre, Alexandre et Mickaël ont encore un peu mal à comprendre ce qui leur arrive.

"C'est un cauchemar quoi, on avait envie d'aller au boulot, voir ça... Ca fait mal au coeur. Aujourd'hui on n'a plus rien, on se sent démunis on ne peut même pas les aider."

3,5 millions de remboursement quand les dégâts sont estimés à 6 millions

La famille Mousset et notamment Jean-Paul, le patron, a donc vu brûler son usine et ensuite entendu son assureur lui dire qu'il pourrait lui rembourser 3,5 millions d'euros quand les pertes sont estimées à 6 millions. Contrat mal ficelé, Jean-Paul s'est donc mis en grève de la faim, Xavier est l'un de ses salariés. 

"Comme il dit, j'ai plus rien à perdre et je veux sauver mes gars et ce qu'il avait créé avec ses enfants. Donc il s'est battu, c'est remarquable."

Une première victoire tard mardi soir

Aujourd'hui, Jean-Paul est hospitalisé, c'est Marie-Christine sa femme qui parle pour lui. 

"Quand il a attaqué samedi je ne pensais pas qu'il ferait ça, maintenant je me dis qu'on est imprégnés de cette entreprise, qu'on l'a dans les tripes."

Et puis finalement tard mardi soir les deux fils, futurs repreneurs, sont sortis d'une réunion avec l'assureur et annoncent qu'il ne manque plus qu'un million sur les 6 millions d'estimations de dégâts. Mais le combat est encore loin d'être gagné, ce million manquant est indispensable à la survie de l'entreprise. Une dernière réunion aura lieu ce mercredi.

Thomas Chupin (avec James Abbott)