L'impôt à la source représentera "un coût supplémentaire" pour les PME

Une personne consulte son avis d'impôt sur le revenu 2010 (Photo d'illustration). - Philippe Huguen - AFP
Après les annonces de François Hollande dimanche dernier, Michel Sapin, le ministre des finances, devrait préciser les modalités de la réforme de l'impôt. Objectif pour une application en 2018: un impôt sur le revenu prélevé sur le salaire de chacun, chaque mois, plutôt que d'avoir à le verser en une seule fois. Mais si la mesure devrait simplifier la vie des contribuables, elle représentera une charge de travail supplémentaire qui inquiète certains patrons de PME.
Laurent Galle, à la tête d'une PME de transport routier de 85 salariés au total, fait appel à un prestataire pour établir les fiches de paie. Le service lui coûte "20 euros par paie et par mois". Selon lui, le nouveau système "représentera un coût supplémentaire. Mais surtout, il va falloir faire passer ce changement auprès de nos salariés, qui vont toucher moins et ne comprendront pas forcément pourquoi. Et si par erreur de notre part, un salarié touche une somme beaucoup moins importante, il y a un vrai risque qu'il se retourne contre nous.
"Les gens n'auront pas la tentation de dépenser" avant de payer
Ce patron de PME n'est pas pour autant contre la réforme du système. "Nous avons pas mal de chauffeurs qui ont des retenues sur salaires car ils ont des impôts non payés. Les impôts viennent nous voir et cela devient notre responsabilité. Ce système disparaîtrait. Si l'argent est prélevé à la source, les gens n'auront pas forcément la tentation de le dépenser avant de le redonner à l'Etat".
Anthony Streicher, patron de HA+PME, est plus sévère: "Les entreprises reprennent une charge supplémentaire. Si un collaborateur ne comprend pas un prélèvement, il va venir nous voir en demandant pourquoi on lui a prélevé 350 au lieu de 250 euros, et nous ne saurons pas quoi lui répondre… Nous serons garant de quelque chose que nous ne connaissons pas."