L’usine Poulain menacée de fermeture: "L’Etat doit mettre la pression sur ce groupe"

Au petit-déjeuner ou au goûter, certains boivent ou mangent peut-être du chocolat Poulain. Une marque française historique, implantée près de Blois (Loir-et-Cher) depuis 1848. Mais aujourd’hui, l’entreprise est en danger. La fermeture en fin d'année est envisagée par les actionnaires. Un CSE a lieu ce mardi pour en préciser les contours. La direction invoque la baisse de la consommation de chocolat et la hausse du coût des matières premières. Une pétition contre la fermeture rassemble déjà plus de 10.000 signatures.
A Villebarou, 109 salariés pourraient perdre leur emploi. Un crève-cœur pour eux, tant attachés à leur usine. "Quand j’étais petit, je visitais l’usine. Comme tous les enfants du coin, on allait visiter la chocolaterie. C’est toute notre enfance, toute notre vie ici", confie Laurent, responsable qualité chez le chocolatier.
"Ça fait mal au cœur"
Mais depuis quelques jours, à l’entrée du site, une banderole où l’on peut lire "Usine à vendre" est affichée. "Ça fait mal au cœur. On passe devant tous les matins…", souffle Laurent. Et c’est incompréhensible pour lui puisque l’entreprise tourne, en témoigne les 2.000 euros d’intéressement qu’il a touchés l’an passé. "Cela veut dire que l’entreprise, ça lui rapporte. Sinon, on ne toucherait pas. Nous, on n’a touché que 2.000 euros. Mais plus haut, ça a touché beaucoup plus", explique-t-il.
A la mi-juin, la direction de l’entreprise a annoncé cette décision de fermer l’usine en évoquant la baisse des ventes et la hausse des prix de l’énergie. Une justification qui ne tient pas pour le maire Marc Gricourt: "L’année dernière, la production a même été en légère augmentation. Ça fait partie de notre ADN industriel, de notre patrimoine et nous tenons à sauver ces entreprises, celle-ci comme beaucoup d’autres. L’Etat doit prendre ses responsabilités pour mettre la pression sur ce groupe". Les syndicats attendent les précisions des actionnaires pour décider de leurs actions"