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La CGT veut un "décembre rouge": "Le contexte politique ne nous est pas favorable"

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Face aux vagues de licenciements, la CGT, rejointe par d'autres syndicats, promet un "décembre rouge" à partir de ce jeudi avec des grèves et des manifestations. Car 300.000 emplois seraient menacés ou supprimés, notamment dans l'industrie. Mais après la censure et en l'absence de Premier ministre, la CGT déplore un contexte politique défavorable.

Journée de mobilisation "pour l'emploi et l'industrie" ce jeudi, à l'appel de la CGT, rejointe par Solidaires et la FSU. Des manifestations sont organisées un peu partout en France. La CGT a promis un "décembre rouge" pour dénoncer une vague de plans sociaux, plus de 300 recensés pour l'instant, avec 300.000 emplois menacés ou supprimés selon le syndicat.

Une mobilisation générale contre la "casse industrielle" comme avec les salariés de Vencorex, usine de chimie de l'Isère où les employés font grève depuis 51 jours pour protester contre la suppression de 400 emplois.

"On se demande à quoi va ressembler notre pays demain"

Elue CGT au CSE, Séverine Dejoux invite tous les salariés du secteur à les rejoindre le piquet de grève: "C'est peut-être la seule solution qu'on a pour qu'on nous entende et que des mesures soient prises".

Dans le Gard, Damien Olry, délégué CGT de Solvay à Salindres, sera lui aussi mobilisé devant son usine où 68 postes vont être supprimés: "Il y a 9.000 suppressions d'emplois en cours en chimie et on nous annonce que 2025 va être pire. On se demande à quoi va ressembler notre pays demain".

Du côté de Fos-sur-Mer, à ArcelorMittal, aucun plan social n'est annoncé pour l'instant. Pour autant, la direction a annoncé la suppression de 308 postes: "On se dit qu'on va avoir d'autres annonces en 2025", anticipe Stéphane Martins de Araujo, secrétaire général de la CGT de l'usine. Avec son syndicat, ils ont déclenché un droit d'alerte économique: "On a des commandes à l'horizon 2026 et sinon, c'est le flou total", alerte-t-il. Surtout qu'ArcelorMittal a confirmé la fermeture de deux sites en France... et la suppression de 135 emplois.

"On ne s'arrêtera pas aujourd'hui"

"Décembre sera rouge, et on ne s'arrêtera pas aujourd'hui", prévient ce jeudi sur RMC et RMC Story Sébastien Ménesplier, membre du bureau confédéral de la CGT. Mais à qui s'adresser alors qu'il n'y a toujours pas de Premier ministre? "Le contexte politique ne nous est pas favorable", reconnaît le syndicaliste.

"Depuis février 2024, on a enchaîné trois gouvernements, et aucun de ces gouvernements ne constate la situation catastrophique de l'industrie", déplore-t-il. Pour Sébastien Ménesplier, "l'urgence immédiate", c'est "d'arrêter ces licenciements". Et à long terme, il appelle à un travail général "autour de la réindustrialisation du pays".

Anna Jaujard avec Guillaume Dussourt