Le projet de relance d'une papeterie interrompu par la censure du gouvernement: "Complètement fou"

C'est une des conséquences concrètes de la motion de censure et de l'absence de gouvernement. Les projets de réindustrialisation, qui nécessitent le soutien financier de l'Etat, sont gelés. C'est le cas de la papeterie Chapelle Darblay, fermée il y a quatre ans, à côté de Rouen.
Elle était sur le point d'être relancée, et rien n'est encore joué. Il lui reste deux semaines pour sceller son destin. Si au 20 décembre, aucun prêt de l'Etat n'est accordé, le repreneur canadien du site l'annonce: il se retirera du projet. Une catastrophe pour les anciens salariés et les élus.
Pourtant, tout est réuni pour relancer cette usine de papier recyclé. Le repreneur canadien, aidé par Veolia, a déjà montré sa bonne foi en dépensant 20 millions d'euros pour sécuriser le site. Mais la censure du gouvernement rend impossible la signature du prêt promis par l'Etat pour valider cette reprise. Ce qui désespère Cyril Briffault, délégué CGT du site de Chapelle Darblay.
“C’est complètement fou. C’est comme ça qu’on accueille les investisseurs en France? On en fait quoi de l’espoir, de tout ce qu’on pouvait faire sur le site, on en fait quoi nous maintenant? Parce qu’à l’origine, les mecs qui doivent s’engueuler avec les patrons, c’est nous, c’est la CGT. C’est comme ça que ça doit marcher, pas l’inverse”, indique-t-il.
Un retrait du projet au 20 décembre sans avancée
En l'absence de réponse, et d'interlocuteurs, ce repreneur, "Fibre Excellence", prévient. Si rien n'est fait au 20 décembre, il se retirera du projet. Inconcevable pour Abdelkrim Marchani, vice-président de la métropole de Rouen en charge de l'attractivité.
“J’espère que le gouvernement qui sera nommé prendra la mesure de l’action sur cette nécessité de réindustrialiser notre territoire tout en respectant nos objectifs de transition”, assure-t-il.
Avec à la clé, la promesse de recycler 350.000 tonnes de papier par an et de recréer 150 emplois directs.