Le télétravail, c’est impossible pour 44% des salariés français
44%: c’est le pourcentage de salariés qui disent que leur métier ne peut pas s’exercer en télétravail. Alors que 21% disent qu’ils peuvent télétravailler sans difficulté et le tiers restant qu’ils peuvent télétravailler mais avec difficulté. C’est ce que nous apprend une enquête réalisée la semaine dernière par Harris Interactive pour le ministère du Travail. Ce qui est étonnant, c’est que cette part de Français qui ne peuvent pas télétravailler a plutôt tendance à augmenter depuis un an, puisque seuls 39% des Français ne pouvaient pas travailler à distance en novembre 2020, alors qu’ils sont donc 44% aujourd’hui.
C’est contre-intuitif : alors qu’on pourrait se dire que depuis le temps, les entreprises ont appris à s’organiser, le télétravail ne semble pas avoir progressé, au contraire. Selon la même enquête, 28% des Français étaient en télétravail la semaine dernière, partiellement ou 5 jours sur 5. C’est moins qu’en avril dernier mais la flambée épidémique due à Omicron pourrait vite changer la donne : la ministre du Travail a demandé aux entreprises de passer de 2 à 3 jours minimum de télétravail par semaine après les fêtes.
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La moitié des fonctionnaires n'a pas l’équipement adéquat
Quels sont les freins au télétravail qui subsistent ? Les employeurs disent que le télétravail nuit à la productivité. Ça désorganise le fonctionnement de l’entreprise et donc ils ne sont pas favorables à y recourir massivement. Certains salariés ont des difficultés travailler de chez eux, par manque de confort et de matériel. C’est notamment criant dans la fonction publique, 1 agent sur 2 estime que s’il ne télétravaille pas, c’est parce qu’il ne dispose pas de l’équipement adéquat, d’un ordinateur. Donc attention à ne pas tomber dans la caricature "méchants patrons qui ne veulent pas laisser leurs employés chez eux", c’est plus nuancé que ça… Certains salariés rechignent eux-mêmes à télétravailler, et pour cause, toujours selon l’étude, puisqu’un tiers d’entre eux ressentent un sentiment d’isolement, des angoisses, du stress et vivent mal le télétravail au quotidien. Il y a encore des progrès à faire.