Les poubelles débordent à Marseille à cause d'une grève des éboueurs: "C'est sale, ça sent mauvais"

Dans les rues de Marseille, 600 tonnes de déchets s'accumulent depuis le vendredi 25 octobre. Les éboueurs sont en grève dans deux arrondissements de la ville, le 3e et 14e, qui regroupent plus de 113.000 habitants. 160 agents de la société Bronzo, une filiale de Veolia spécialisée dans l'enlèvement des déchets urbains, dénoncent le manque de moyens et un management brutal.
Bronzo est présente dans la métropole marseillaise après avoir remporté un appel d'offres en avril. Depuis, la société a réduit les budgets et par conséquence, les fréquences des prestations, à un jour sur deux. Veolia Sud Provence-Alpes-Côte d'Azur assure que depuis mardi, des "propositions concrètes" ont été faites dans le cadre des négociations en cours, sans donner plus de précisions sur ces dernières.
En attendant, les habitants de ces quartiers continuent de voir les déchets s'entasser sur les trottoirs. Depuis le début de la grève, 10 bennes à ordure ont été installées par la métropole pour contenir l'afflux de déchets dans les deux arrondissements concernés, mais difficile d'ignorer la masse des sacs poubelles qui s'entassent sur le trottoir et débordent sur la route.
"C'est sale, ça sent mauvais... Et juste à côté de l'hôpital, du parc pour enfants ou de l'école aussi. C'est triste", témoigne une riveraine dépitée.
"C'est un ras-le-bol général de toute l'entreprise"
Christian et Béatrice sont de passage dans le quartier et reconaissent que ce n'est pas bon pour la réputation de Marseille. "Mais ils regardent leurs intérêts. Si j'étais éboueur, peut-être que je ferai pareil", philisophe-t-il, reconaissant que le métier n'est pas évident.
Justement, quelques kilomètres plus loin, les grévistes tiennent leur piquet de grève. Maxime, agent d'entretien, dénonce les conséquences du manque de moyens au quotidien.
"C'est un ras-le-bol général de toute l'entreprise", témoigne-t-il. "On n'est jamais écoutés. Que ce soit pour le matériel, les habits, les chaussures de sécurité..."

A celà, s'ajoute un rythme de travail qui s'est intensifié. "Les gars n'ont même pas le temps de se reposer. Car il faut savoir que c'est physique, lever des bacs, ramasser au sol... Il faut avoir une certaine condition physique", note Denis Ferrandino, le coordinateur national déchets pour la CFDT.
Un protocole de fin de conflit a été présenté par la direction au syndicat. Les salariés doivent donc voter ce jeudi pour décider de continuer ou non la grève.