"Les promesses ne sont pas là": la FNSEA se sent "trahie" et annonce de nouvelles actions à partir du 26 mai

Colère d'une partie du monde agricole. Certains se mobilisent ou prévoient de se mobiliser, c'est le cas dans le Tarn-et-Garonne, contre un possible "détricotage" d'une proposition de loi déjà adoptée au Sénat. Ce projet de loi Duplomb, du nom du sénateur LR qui en est à l'origine et ex-président FNSEA de la chambre d'agriculture de Haute-Loire, est censé "lever les contraintes à l'exercice de leur métier".
Plus de 1.000 chercheurs, médecins, soignants, publiaient, lundi 5 mai, une lettre ouverte aux ministres de la Santé, de l'Agriculture, du Travail et de l'Environnement, les quatre ministères de tutelle de l'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) pour dénoncer cette proposition de loi, avec un risque selon eux le risque d'affaiblissement du rôle de l'Anses et l'impact des pesticides sur la santé.
Nouvelles actions à partir du 26 mai
La FNSEA craint ainsi qu'une partie de sa victoire au Sénat ne soit gommée à l'Assemblée.
"C'est un sentiment de trahison. Les promesses sont faites pour être tenues", le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, qui annonce une mobilisation à venir, estimant que celles de l'année dernière "ne donnent pas de fruits".
"Oui nous allons nous mobiliser. A partir du 26 mai nous appelons avec les Jeunes agriculteurs à de nouvelles manifestations et de nouvelles actions. Après manifesté, travaillé, les réponses et promesses qui nous sont faites ne sont pas là. C'est intolérable", lance-t-il face à Apolline de Malherbe.
"J'imagine que c'est encore des jeux politiciens qui nous échappent"
A l'issue de l'examen au Sénat, la FNSEA avait obtenu la levée de mesures environnementales. Avec notamment pour les cultures des betteraves et de noisettes la réintroduction des néonicotinoides, surnommés "insecticides tueurs d'abeilles".
Une victoire aussi pour la FNSEA, avec également l'agrandissement d'élevages de volailes facilité, malgré le risque de pollution.
Mais depuis l'arrivée du texte en commission à l'Assemblée les cartes sont rebattues. Les députés sans doute plus sensibles que les sénateurs à la défense de la biodiversité, et la FNSEA craint donc de voir détricoté ce qu'ils avaient obtenu.
Le texte sera débatu dans 10 jours dans l'Hémicycle. Et, d'ici là, les syndicats agricoles font pression sur les députés.
"J'imagine que c'est encore des jeux politiciens qui nous échappent", souffle Arnaud Rousseau sur RMC.
Mais beaucoup de députés n'entendent pas y céder. L'un d'eux, pourtant proche du monde rural prévient: "Je ne voterai pas un texte 'trumpiste' qui déréglemente à outrance".