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Travail

Licenciée après une fausse couche au travail: "Le traitement a été empreint d’une certaine inhumanité"

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La caissière avait voulu se retourner contre son employeur après sa fausse-couche pour la qualifier en accident du travail.

Le tribunal des prud'hommes de Bobigny, rend aujourd'hui sa décision sur le cas d'Ayélé Ajavon. En 2016, elle était caissière d'un supermarché "Marché Frais" à La Courneuve en Seine-Saint-Denis. Enceinte de 7 mois, elle fait une fausse couche au travail, alors qu'elle venait de porter des produits lourds. Elle avait perdu les eaux derrière sa caisse.

La salariée a voulu se retourner contre l'employeur et qualifier sa fauss couche comme accident du travail, mais elle s'est faite licencier en octobre 2016. Elle réclame aujourd'hui 350.000 euros à son ex-employeur pour licenciement sans cause réelle et sérieuse.

Au chômage

En plus de la perte de son enfant, la caissière ainsi que quatre autres salariées reprochent également à son employeur des cadences infernales.

"La salariée fait une fausse couche, et lors de sa reprise sur son poste de travail, son employeur lui a indiqué qu’il trouvait incompréhensible qu’elle lui impute sa fausse couche et il a procédé à son licenciement. Le traitement a été empreint d’une certaine inhumanité. C’était quelqu’un qui s’était investi parce qu’elle avait des besoins financiers. Elle a accepté de porter des charges lourdes, des pastèques, dont le poids avoisinait 15 et 20 kilos alors qu’on est en situation de grossesse. C’était un management, pas par la terreur, mais on n’est pas très éloigné de ce mot-là", affirme Montasser Charni est l'avocat d'Ayélé Ajavon. 

Depuis son licenciement, elle est au chômage et est devenue maman de deux enfants.

Thomas Chupin avec Guillaume Descours