Logement, formation, accompagnement... Le gouvernement présente un plan pour les saisonniers

Les employeurs peinent à trouver des saisonniers (Photo d'illustration) - Fred Dufour - AFP
Le recrutement de saisonniers est un véritable parcours du combattant pour les employeurs. En 2022, ce recrutement a baissé "de 30%" et sur 150.000 postes, "seule la moitié a été pourvue", ont rappelé mardi les cabinets d'Olivier Dussopt (Travail) et Olivia Grégoire (Tourisme).
Alors face à ces difficultés, le gouvernement lance un grand plan, sur trois ans, avec trois axes majeurs: l'accompagnement, la formation et le logement.
L'idée est notamment "d'ouvrir les viviers de recrutement" avec le plan qui permet depuis un an d'avoir un "pool de demandeurs d'emploi" disponibles pour 23 métiers, dont ceux du tourisme, a indiqué le ministère du Travail.
Des formations et un accompagnement
"En complémentarité, on va créer un certain nombre de formations très courtes - entre 35h et 150h - pour permettre d'élargir le vivier à des gens qui n'ont pas forcément les pré-requis", a-t-il ajouté.
De plus, comme "les saisonniers ne sont pas suffisamment accompagnés à la sortie" de leur emploi, le plan prévoit aussi que Pôle emploi et les missions locales les "rencontrent chaque année, avant la fin de la saison et avec l'aide des employeurs".
Ils pourront alors bénéficier de formations et d'emplois pendant l'inter-saison, sachant qu'"à peu près la moitié" -hors étudiants- ne travaillent pas pendant cette période, a poursuivi le ministère du Travail.
Le budget formation augmenté
En revanche, il ne reviendra pas sur les règles de l'assurance chômage qui avec la réforme de 2019 pénalise les demandeurs d'emploi alternant chômage et activité, dont les saisonniers.
D'abord expérimentale dans une quinzaine de sites dans les sept régions littorales, cette "offre systématique d'accompagnement" sera élargie "au fur et à mesure si le bilan s'avère positif". Le budget formation dédié aux saisonniers sera parallèlement augmenté, notamment via "une subvention supplémentaire dans le FNE-Formation de 10 millions d'euros par an".
L'une des plus grosses difficultés et, par conséquent, l'un des gros freins, concerne le logement.
Des mesures pour favoriser le logement des saisonniers
Pour remédier à ces difficultés, une plateforme numérique, recensera "toutes les offres des parcs publics, associatifs et sociaux" dès juin 2023. Le gouvernement veut encourager la mise en location de logements universitaires et des internats scolaires vides l'été: il vise un objectif de 6.000 saisonniers logés par ce biais en 2025.
Il souhaite aussi qu'un millier de logements du parc social supplémentaire bénéficient aux saisonniers, alors que seuls 2.090 ont été fléchés vers les moins de 30 ans pour des contrats de location d'un an maximum.
De même, le "bail mobilité", un contrat de location de courte durée d'un logement meublé destiné aux étudiants ou aux personnes en mobilité professionnelle, sera "adapté aux contraintes des saisonniers", a précisé le ministère du Tourisme, car il est "peu utilisé depuis sa création". Un "bilan sera fait dans les 12 prochains mois", a-t-on précisé.
Enfin la disposition fiscale qui exonère les propriétaires d'impôt sur le produit de la location d'un logement loué à un saisonnier, sera "prorogée jusqu'en juillet 2024".