"Ma vie est finie": ruinée à cause des travaux du Grand Paris, une commerçante appelle à l’aide

Dao a envoyé une lettre déchirante à RMC s’engage avec vous. Depuis une quinzaine d’années, cette esthéticienne d’origine vietnamienne gère un institut à Chelles, en Seine-et-Marne, qui se situe sur le tracé de la future ligne 16 du métro Grand Paris Express.
Depuis le début du chantier en 2018, le ballet des semi-remorques et des bétonnières fait fuir sa clientèle. Les vibrations des travaux ont créé des fissures dans les murs. La moitié de son bâtiment est sous le coup d’un arrêté de péril imminent depuis le 30 mars.
“J’ai tout perdu, je n’ai plus de client. Je ne peux pas faire de travaux. Je suis une victime, tous mes projets sont finis. Ma vie est finie. Je n’ai pas de solution, j’écris à monsieur Macron, car je n’ai pas d’autre solution. Qu'est-ce que je dois faire? Est-ce que quelqu’un peut m’aider?”, questionne-t-elle, en larmes.
Une somme dérisoire pour un commerce qui ne peut plus tourner
La seule compensation proposée par la métropole du Grand Paris, responsable du chantier, c’est 2.560 euros, en tout et pour tout. Une somme honteuse, qui a poussé Dao à faire appel à la rédaction de RMC s'engage avec vous. Cette dernière a perdu 75% de son chiffre d'affaires depuis mars. Elle n’a pas de salaire, n’arrive plus à régler son loyer et n’a évidemment pas les moyens de se payer un avocat.
La Société du Grand Paris reconnaît une part de responsabilité dans le drame que vit Dao. Dans un courrier du 19 avril, il est écrit que “les nuisances engendrées par le chantier ont causé un préjudice anormal et spécial” pour le commerce de Dao.
A la suite de l’intervention de RMC, ils assurent qu’elle peut faire une nouvelle demande d'indemnisation et ils s’engagent à l’étudier au plus vite. En revanche, concernant les fissures sur le bâtiment, ils bottent en touche: la faute à la sécheresse, selon leurs experts.
Quid des assurances?
RMC a sollicité Allianz, l’assureur de Dao, qui s'engage à la contacter pour faire un point complet avec elle. La rédaction a également pu joindre les propriétaires auxquels Dao loue son local. "Le grand Paris a très mal agi", nous expliquent-ils. Eux aussi se disent victimes, et leur assurance refuse de les prendre en charge.
Grâce à RMC, Dao a pu bénéficier des conseils d’une avocate. Elle va lancer une procédure de redressement judiciaire, pour tenter de s’en sortir.