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Mobilisation contre la loi Travail: "Plusieurs fois par semaine je fais 400 bornes pour manifester"

Manifestation contre la loi Travail le 5 avril 2016 à Paris.

Manifestation contre la loi Travail le 5 avril 2016 à Paris. - Kenzo Tribouillard - AFP

TEMOIGNAGES - De nouvelles manifestations ont lieu ce jeudi dans toute la France contre la loi Travail. Malgré la fermeté du gouvernement qui a décidé d'avoir recours au 49.3, les manifestants affichent leur détermination.

Les opposants à la loi Travail veulent maintenir la pression. Des perturbations sont attendues ce jeudi dans les trains, dans les airs et sur les routes. Dans les rues les manifestants battrons de nouveau le pavé partout en France contre la loi El Khomri. "Cette loi va passer", a prévenu François Hollande cette semaine. Une déclaration qui n'entame pas la détermination de Cathy, une mère de famille qui a décidé d'être de toutes les manifestations à Paris.

"J'habite le Loiret, je fais deux, trois fois par semaine 400 bornes pour manifester. J'ai des gosses, je me bats pour eux surtout. Ca me coûte un bras à chaque fois, ça me coûte du temps, je laisse mon gosse à la maison mais je viens quand même. On va essayer de faire en sorte que cette loi stupide soit abolie", espère cette manifestante. 

"On va continuer jusqu'au retrait"

L'utilisation du 49.3 pour faire passer le texte de loi en première lecture à l'Assemblée nationale rend pour François la mobilisation des Français encore plus nécessaire. Salarié dans le secteur de la banque, il sera en grève ce jeudi. "Si à l'Assemblée nationale ils n'ont pas eu leur mot à dire, il ne reste plus que la grève", estime-t-il, tout en encourageant le maximum de gens à rejoindre le mouvement.

"Il faut multiplier les assemblées générales, les réunions petites et grandes dans toutes les entreprises, expliquer aux salariés quels sont les enjeux et les convaincre de décider de reconduire la grève et de la déclencher là où c'est possible. Tous les secteurs d'activité peuvent être touchés. On n'a pas envie de lâcher, nous ne sommes pas démoralisés, on pense quand même avoir raison", explique ce salarié. 

Après plusieurs semaines de manifestation, Manu, délégué syndical central chez Areva estime que le mouvement est en train de s'amplifier, notamment dans les entreprises. "Les gens qui ne se sentaient pas concernés aujourd'hui arrivent de plus en plus, même dans notre entreprise où il n'y avait pas une grosse mobilisation", assure-t-il. Pour lui, la mobilisation doit se durcir avec "des actions plus militantes qui doivent paralyser ou du moins gêner la marche du pays" avec pour objectif "que le gouvernement et Hollande comprennent qu'on va continuer jusqu'à la fin, jusqu'au retrait".

C. B avec Marie Regnier