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"On a tenu jusque-là mais jusqu'à quand?": malgré la lettre rassurante de Castaner sur leurs droits à la retraites, les policiers sont à bout

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Près de 6.000 forces de l’ordre mobilisées ce jeudi rien qu’à Paris. Un effectif important, par crainte des débordements et des Black Blocs. Tous les policiers feront donc leurs devoirs. Pourtant, certains s’opposent aussi à la réforme des retraites et ce, malgré la lettre rassurante de Christophe Castaner.

Policiers et gendarmes craignent que le cortège soit infiltré par des individus dangereux. Malgré les mesures de prévention du Préfet de police, il faudra rester vigilant.

Plus d’un an qu’ils sont mobilisés chaque semaine, plus d’un an de violence, face à des casseurs qui veulent en découdre. Les policiers sont fatigués, et appréhendent cette journée.

"Quoi qu’on fasse on est critiqués"

Sa carrure imposante ne fait pas tout. Cyril a 46 ans, il est CRS, et sera mobilisé ce jeudi. Pas inquiet, mais fatigué: “On arrive dans un chaos, on est exténués. On s’attend à quelque chose d’énorme. Aujourd’hui on va tenir, on a tenu jusque-là mais jusqu’à quand". Pour l’instant, Cyril et ses collègues tiennent.

Malgré les heures supplémentaires, les déplacements et les critique presque constantes. Pour Benjamin Iseli, de Synergie officiers: "Si on n’intervient pas et qu’on laisse casser, on va nous reprocher d’avoir laissé une partie de Paris brûler. Et si on intervient, on nous reproche souvent d’entraver la liberté de manifester. Quoi qu’on fasse on est critiqués".

Aujourd’hui tous les policiers feront leurs devoirs. Même si certains, par opinion, s’opposent aussi à la réforme des retraites. Pourtant, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner a envoyé ce mercredi un courrier pour assurer aux policiers qu'ils conserveront "leurs droits à un départ anticipé" et "des niveaux de retraites comparables aux pensions actuelles" dans la future réforme des retraites.

Un appel pour des "actions reconductibles"

Mais la lettre est loin de faire l'unanimité dans les rangs des syndicats de police qui ont lancé un appel pour des "actions reconductibles" à partir de ce jeudi. Dans sa lettre, Christophe Castaner l’assure: les retraites des policiers ne baisseront pas puisque leurs primes seront intégrées dans le calcul de leur pension.

Il leur rappelle aussi que la pénibilité de leur métier sera prise en compte ce qui est uniquement le cas dans le secteur privé aujourd’hui. Mais des syndicats de police s’interrogent comment faire la liste des postes dangereux dans la police alors que chaque fonctionnaire peut être amené à risquer sa vie? Pour eux, la lettre de Christophe Castaner n'est donc pas suffisante. Elle n’a qu’un seul objectif: tenter de faire dégonfler la mobilisation dans les rangs de la police.

Maxime Brandstaetter et Jean-Baptiste Bourgeon (avec Caroline Petit)