"On n'a pas gagné la guerre": soulagement et méfiance après le report de la TVA polémique des autoentrepreneurs

Les auto-entrepreneurs peuvent souffler ! Le ministre de l'Economie, Eric Lombard, a annoncé mercredi devant les députés que la réforme visant à abaisser le seuil d'exemption de la TVA pour les auto-entrepreneurs, était suspendue jusqu'à un débat dans le cadre du prochain budget.
"Nous constatons que la réforme proposée ne fait pas l'unanimité, ni pour, ni contre", a reconnu le ministre lors des questions au gouvernement à l'Assemblée nationale.
Donc "le gouvernement a pris la décision de suspendre la mise en oeuvre de la réforme et de laisser le débat se tenir sereinement dans le cadre du projet de loi de Finances pour 2026", a-t-il dit.
Seuils controversés
Cette mesure avait fait couler beaucoup d'encre, le gouvernement a donc choisi de l'enterrer... au moins jusqu'à l'année prochaine. Les auto-entrepreneurs continueront à ne pas appliquer de TVA jusqu'à 37.500 euros de chiffre d'affaires (et même 85.000 euros dans le commerce), alors que le gouvernement voulait au départ les obliger à l'appliquer dès 25.000 euros.
La concertation de plusieurs mois a permis d'aboutir à un compromis, mais impossible de le faire adopter au Parlement dans l'immédiat. Bercy annonce donc que la réforme est reportée à l'année prochaine dans le cadre du prochain budget. La ministre des PME Véronique Louwagie recevra d'ailleurs les groupes parlementaires mardi prochain pour commencer à en discuter.
"C'est typique de la mesure qui est mal préparée"
"Tout ça pour ça", se lamente ce 1er-Mai Jean-Eudes du Mesnil, Jean-Eudes du Mesnil, secrétaire général de la CPME, sur RMC.
"Ca fait six mois qu'on en parle, c'est typique de la mesure qui est mal préparée, bombardée dans le budget uniquement pour faire des économies. A l'arrivée ça met le souk partout, et on renonce", regrette-t-il.
C'est surtout un soulagement pour les centaines de milliers d'auto-entrepreneurs concernés. "On va pouvoir prendre une bouffée d'air pendant cet été", souffle Grégoire Leclercq président de la fédération nationale des autoentrepreneurs, qui nuance toutefois.
"C'est une victoire, mais on n'a pas gagné la guerre, on risque de repasser en apnée dès la préparation du budget. Il faut une abrogation, purement et simplement, sans laisser au bord de la route les autoentrepneurs du BTP ni du commerce", lance-t-il.