"On ne veut pas survivre, mais vivre": pourquoi les agents de La Poste sont en grève

"Il y a un sacré mécontentement dans toutes les régions": guichets fermés à La Poste ce mardi. 160.000 agents guichetiers et postiers sont appelés à faire grève et nombre d'entre eux manifestent partout en France à l'appel de plusieurs syndicats.
Une grève pour dénoncer une "dégradation des conditions de travail" et une "précarité galopante". Une grève concerne principalement les guichetiers, mais aussi les personnels des camions de distribution et les facteurs.
Depuis le début du mois, les guichetiers sont notamment obligés d'assurer, parfois au pied levé, des permanences dans des bureaux de postes reculés sans contrepartie financière. Inadmissible pour Pascal Derais, du syndicat CGT-FAPT Haut-Rhin.
"Il y a de moins en moins de bureaux, et quand il en reste, les distances entre chaque bureau sont de plus en plus grandes. Le personnel est soumis à une mobilité quasiment forcée, on en arrive à frôler 60 km, ça devient dingue", souffle-t-il.
Les chiffres économiques de La Poste sont pourtant bons
D'autant plus que le moral des agents semble être au plus bas. Depuis le Covid, La Poste se restructure, délaisse les activités "courrier" peu rentables, et un certain mal-être s'installe chez les postiers, estime de son côté Xavier Chiarelli, secrétaire départemental du syndicat adjoint, SUD Poste, Hauts-de-Seine.
"Les revendications des postiers sont les mêmes que dans l'ensemble du monde du travail : partout on fait faire le boulot de deux trois quatre personnes à une seule personne avait des salaires à ras du SMIC...", illustre-t-il.
"On en a marre. On veut juste être suffisamment nombreux pour bien faire le boulot et ne pas survivre mais vivre", plaide-t-il, avançant les bénéfices du groupe La Poste estimés à 514 millions d'euros en 2023 par le groupe lui-même avec un chiffre d'affaires à 34 milliards d'euros (+2.4%).