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"On voit bien que c'est en train de se tendre": les "petits patrons" inquiets de l'avenir économique

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Alors que le Medef ouvre cette semaine son grand séminaire de rentrée, petits et grands patrons semblent inquiets de la situation économique pour le futur proche.

Comme de nombreux politiques, les chefs d'entreprises français font leur grande rentrée ce lundi et mardi à Paris. Le Medef tient son grand rendez-vous annuel de la rentrée, la Rencontre des entrepreneurs de France (REF). La Première ministre Elisabeth Borne doit y tenir un discours, comme chaque année, en ouverture de l'événement. Elle avait déjà été accueillie froidement l'année dernière, alors que le sujet des retraites divisait le pays, et pas sûr que ce soit beaucoup plus chaleureux cette année.

La semaine dernière, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, avait tenté de rassurer les entrepreneurs en assurant que le gouvernement ne "déviera pas d'un pouce de la politique de l'offre", mais annonçait aussi l'étalement jusqu'en 2027 de la suppression de l'impôt sur les productions qui devait être supprimée en 2024.

Une annonce qui a refroidi le patronat alors que les signes d'inquiétudes en cette rentrée 2023 se multiplient.

L'invité de Charles Matin : Le chômage des petits patrons explose - 28/08
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"Aujourd'hui, on regarde l'avenir avec une certaine inquiétude"

Les patrons ont des inquiétudes sur l'avenir proche de la situation économique. Même accaparé par la fin d'un énorme chantier, Sébastien Ramé, patron d'entreprise dans le BTP, ne peut s'empêcher de penser aux mois qui viennent. Déjà parce qu'il voit beaucoup moins de commandes arriver à cause du contexte économique. Mais aussi parce qu'il sent le vent tourner, malgré les discours du gouvernement pour rassurer les patrons.

"Aujourd'hui, on regarde l'avenir avec une certaine inquiétude, on voit bien que c'est en train de se tendre", explique-t-il.

Les dernières annonces de Bercy lui font craindre une sorte matraquage fiscal à venir sur les entreprises.

"Ça ne va pas dans le bon sens. Le risque, c'est la disparition de nos entreprises. Sur nos décisions d'embauche et d'investissements, on est très attentistes. On attend de voir ce qui se passe. Et si tout le monde fait comme ça, c'est une économie qui va se mettre à l'arrêt", prévient-il.

Des inquiétudes partagées par beaucoup de patrons de petites et moyennes entreprises.

"Ce qu'on aimerait bien entendre, c'est la réduction des dépenses publiques"

"Les entreprises en difficultés en ce moment sont les TPE, les entreprises qui ont un chiffre d'affaires inferieur à 500.000 euros", confirme sur RMC Marc Sanchez, secrétaire général du syndicat des indépendants et des TPE.

Jean-Eudes Du Mesnil, le secrétaire général de la confédération des PME, appelle ainsi le gouvernement à changer de méthode. "Ce qu'on aimerait bien entendre, plutôt qu'une augmentation des recettes d'impôts et des taxes, c'est la réduction des dépenses publiques. C'est ça qui nous intéresse", souligne-t-il.

Taxer les entreprises serait, selon lui, contre-productif. Et cela limiterait fortement les augmentations de salaire et les investissements dans la transition écologique.

Martin Bourdin et J.A.