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"Notre unité est notre force": Gérald Darmanin recadré par Elisabeth Borne lors de sa rentrée

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Malgré les ambitions affichées cet été par Gérald Darmanin en vue de 2027, sa journée de rentrée politique, destinée à servir de rampe de lancement, a été marquée par une forme de rappel à l'ordre de la Première ministre Elisabeth Borne, qui s'est invitée en dernière minute.

Les politiques aussi font leur rentrée. Gérald Darmanin a été un des plus grands agitateurs de l'été en commençant -dès début août- à placer des pions en vue de l'élection présidentielle de 2027, et a même été adoubé par Nicolas Sarkozy.

Le ministre de l'Intérieur a officiellement lancé sa rentrée politique en grande pompe dans son fief de Tourcoing (Nord). Environ 700 personnes étaient présentes, dont plus d'une centaine de parlementaires et onze ministres. Avec une présence particulièrement scrutée: celle d'Elisabeth Borne, qui s'est invitée à la dernière minute.

Alors que cet événement politique était présenté comme une rampe de lancement pour Gérald Darmanin, la Première ministre a réussi à recadrer son ministre, voire à carrément le maîtriser.

"Je n'avais pas vraiment prévu de passer mon dernier week-end d'août ici" a-t-elle ironisé dans son discours, mais sa présence in extremis est bien calculée. La Première ministre a l’honneur de parler en dernier. L’occasion est trop belle pour passer un message: "Notre unité est notre force, c'est la condition pour continuer à agir et ne pas paver nous-mêmes le chemin des extrêmes", prévient-elle.

"J'ai l'honneur d'être son ministre"

Un recadrage en règle de Gérald Darmanin qui a multiplié les sorties médiatiques ces dernières semaines. Cette fois, dans son discours sur les classes populaires, le ton du ministre est très contenu. Il multiplie les amabilités à l'égard d'Elisabeth Borne.

"J'ai de longues et passionnantes discussions avec elle et notamment sur les attentes de l'électorat populaire. Je sais qu'elle est d'accord avec ça, j'ai l'honneur d'être son ministre", lâche-t-il.

Les parlementaires de la majorité veulent y voir de l'apaisement, un esprit collectif. Seul le député Richard Ramos admet que la manche est remportée par la Premiere ministre.

"D'habitude, il a de grandes envolées... Comme s'il ne voulait pas finalement dire qu'il était prêt pour les grands sauts futurs. Et on a une Première ministre qui est venue essayer d'exister en reprenant la main", analyse-t-il.

Un ministre également surveillé de près par trois conseillers du président de la République venus l’écouter...

Hélène Terzian (édité par J.A.)