"Peur d'un effet domino": à Reims, les salariés d'ArcelorMittal en grève face au risque de fermeture

Chez ArcelorMittal, 130 emplois sont menacés à Reims (Marne) et à Denain (Nord). Les deux sites du géant de la sidérurgie pourraient être définitivement fermés, a annoncé la direction aux salariés qui se sont spontanément mis en grève ce mercredi.
Les deux usines, qui fabriquent des pièces pour l'industrie et l'automobile, connaissent une "forte baisse d'activité qui s'est accélérée ces derniers mois", fait savoir la direction de l'entreprise. En déplacement au Congrès des maires, le ministre de l'Industrie Marc Ferracci a demandé à "faire en sorte que les emplois sur ces sites soient préservés, que toutes les solutions soient recherchées".
À Reims, la colère des salariés ne retombe pas. Une épaisse fumée noire monte devant l'entrée de l'usine. Des cartons, des palettes et des pneus brûlent. Cette annonce est un choc pour Nicolas Legrain, élu CGT et la centaine de salariés concernés.
“Surprise, oui et non. On attendait des annonces, peut-être des licenciements, mais on ne s’attendait pas à une fermeture de site. On a peur que ça fasse un effet domino. On pense qu’on est les premiers d’une longue liste”, confie-t-il.
Une nouvelle grève lundi
Certains automobilistes klaxonnent pour montrer leur soutien. Daniel, 43 ans de maison, s'arrête en voiture et glisse un mot pour ses anciens collègues. “C’est dur pour eux. Bon courage”, lance-t-il.
Ça remonte un peu le moral de Régis, un grand bonhomme de 57 ans. Ce père de famille a la gorge nouée quand il pense à la suite.
"Je veux sauver les études pour ma fille après le reste… Ici, c’est fini, Reims, c’est terminé, c’est ce qu’on a compris. Pour retrouver du travail, c’est mort, il faut être honnête. Donc on attend et on verra bien”, déplore-t-il.
Les salariés prévoient de se mobiliser de nouveau lundi lors de la présentation détaillée du plan de restructuration par la direction d'ArcelorMittal.