Pourquoi l'usine Michelin des Gravanches va rester fermée toute la semaine

Premier jour de congé forcé pour les ouvriers Michelin sur le site des Gravanches, à Clermont-Ferrand. L'usine restera fermée toute la semaine. Selon le patron du groupe français de pneumatiques, l'entreprise subit un "ralentissement de l'économie mondiale, surtout dans le domaine automobile", avec des ventes chez les constructeurs en recul "de 20% à 25%". Avec des conséquences directes pour les équipementiers comme Michelin. Ce qui provoque l'inquiétude des travailleurs et des syndicats.
Raison de cette fermeture, selon la direction, une optimisation de la production. Les ouvriers sont donc en congés forcés.
“C’est pour tout le monde pareil, on n'a pas eu le choix. Mais tant mieux, ça me fera une petite semaine de repos”, ironise un employé.
Mais derrière son sourire, se cachent des inquiétudes, notamment sur la santé financière de l’entreprise et sur l’avenir des travailleurs. “Moi, j’ai quand même le crédit de l’appartement, celui de la voiture…”, indique-t-il.
Une nouvelle fermeture en fin d'année
D’autres préfèrent relativiser. Ce coup de moins bien n’est peut-être que passager. “On a quand même une petite baisse d’activité, mais bon ça arrive. Si ça se trouve, dans un an, ça va repartir de plus belle, on ne sait pas”, assure-t-il.
Une fermeture en tout cas dénoncée par les syndicats. Sur la forme, déjà, par Dominique Leclair, délégué CGT sur le site des Gravanches. “Il n’y a pas de raison qu’on perde ni de congés, ni de salaires. Qu’ils se débrouillent pour nous payer”, insiste-t-il.
Et aussi sur le fond, par José Tarantini, délégué syndical central CFE-CGC.
“Ce qui choque aux Gravanches, c’est que c’est une usine qui est spécialisée dans le cœur du marché haut de gamme, que le groupe vise pour apporter de la valeur. Mais même ce marché-là nous oblige à lever le pied en termes de fabrication”, pointe-t-il.
Une seconde fermeture temporaire est déjà prévue avant la fin de l’année. Elle aura lieu du 23 au 29 décembre.