Pourquoi les salariés de la fonction publique vont faire grève mardi

Les syndicats dénoncent le recours au 49.3 pour faire passer la réforme des retraites - Thomas SAMSON / AFP
Journée d'action nationale mardi. Des préavis de grève ont été déposés dans les trois versants de la fonction publique (État, territoriale, hospitalière) qui emploient 5,5 millions de personnes, et plus de 80 rassemblements sont prévus sur tout le territoire, a précisé Gaëlle Martinez (Solidaires) lors d'une conférence de presse commune lundi.
"Il y a urgence à faire entendre nos revendications en particulier sur le pouvoir d'achat alors que les agents ont été en première ligne, dans des conditions difficiles, durant toute la crise sanitaire", a-t-elle ajouté, rappelant que le point d'indice, qui sert à calculer la rémunération, reste gelé, la ministre, Amélie de Montchalin, "restant opposée à toute mesure d'augmentation générale".
"Un signal d'alarme"
Un rendez-vous salarial, réclamé à plusieurs reprises par l'ensemble des neuf syndicats de la fonction publique (CGT, CFDT, FO, FSU, Unsa, FA-FP, Solidaires, CFE-CGC, CFTC) a été fixé au 6 juillet mais il "pose problème", a relevé Jean-Marc Canon (CGT).
"C'est un rendez-vous tardif et les arbitrages sont déjà menés en interne", a-t-il noté. Pour lui, "dans un contexte de dégradation du pouvoir d'achat, d'écrasement des carrières, cette journée est un signal d'alarme".
La mobilisation de mardi doit malgré tout "peser" sur les discussions à venir alors que selon l'Insee, "ceux qui souffrent le plus sont les bas salaires avec un gel du point d'indice délétère" qui "cristallise la colère", a observé Benoît Teste de la FSU.
"Si demain on continue, on va perdre des agents, un service public a un coût, le service a été rendu mais sans aucune considération pour ceux qui l'ont rendu", a ajouté Fabien Golfier (FA-FP).
Exception faite de l'année 2016 où il a été revalorisé de 1,2%, le point d'indice est gelé depuis 2010. Le gouvernement a reconduit en 2020 le PPCR, un dispositif de revalorisation de la grille indiciaire mis en place sous le gouvernement précédent dont l'effet est fortement réduit en raison du gel de la valeur du point, ainsi qu'une série de mesures catégorielles qui ne bénéficient pas à bon nombre d'agents et pénalise les femmes, selon les syndicats.