Prisons: "Si on n’arrive pas à recruter, c’est totalement épouvantable"

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Le syndicat majoritaire l'UFAP-UNSA Justice, la CGT Pénitentiaire et FO pénitentiaire ne signeront pas le "projet d'accord" négocié avec l'administration et le gouvernement. Les syndicats appellent à reconduire les mouvements de blocage des prisons qui durent depuis bientôt une semaine en réponse aux nombreuses agressions qui ont eu lieu ces derniers jours.
Le document prévoit des mesures pour améliorer la sécurité des gardiens, un régime de détention spécifique pour "les détenus terroristes et radicalisés" ainsi que la création de 1 100 emplois sur 4 ans.
Abandon de 2/3 des candidats
Mais encore faut-il trouver des candidats. L'administration pénitentiaire a le plus grand mal à trouver de nouvelles recrues. A Brest, cette semaine, 170 candidats devaient passer le concours de surveillant pénitentiaire mais le jour de l'épreuve, "seulement 69 se sont présentés", soit l'abandon de 2/3 des candidats.
Un cas loin d'être isolé et une situation qui inquiète Frédéric Bescon, du syndicat SPS pénitentiaire en Bretagne.
"Ça me désole. Les collègues sur le terrain eux, ils tirent la langue avec des journées de travail interminables, dans des conditions très difficiles. Donc si on n’arrive pas à recruter, c’est totalement épouvantable".
"Des agents dorment dans leur voiture"
Alors, comment donner envie aux jeunes de devenir gardien de prison ? Emmanuel Baudin, du syndicat FO Pénitentiaire, réclame une augmentation des salaires.
"On est dans une situation catastrophique. Un surveillant gagne 1 400 euros en début de carrière et sur Paris, des agents dorment dans leur voiture. Quand ils font deux ou trois jours d’affilé, ils n’ont pas les moyens donc, ils dorment dans la voiture. Un salaire honorable serait, comme dans la police, de 2 000 euros".
Des hausses de salaires qui, pour l'instant, ne font pas partie du "projet d'accord" discuté entre les syndicats et l'administration pénitentiaire.