Réforme des retraites: l'Elysée et Matignon sont-ils sur la même longueur d'onde?

Après avoir rencontré les leaders syndicaux un à un mercredi, le Premier ministre Edouard Philippe les reçoit de nouveau, tous ensemble ce jeudi. Mercredi, Emmanuel Macron s'est invité en catimini dans les négociations, mais l'Elysée et Matignon renvoient des signaux contradictoires sur les négociations de cette réforme.

La mobilisation contre la réforme des retraites entre dans sa troisième semaine, sans grand espoir de compromis entre les syndicats et le gouvernement, qui reçoit jeudi les partenaires sociaux tous ensemble et veut encore croire à une trêve de Noël dans la grève des transports.

Mercredi, Emmanuel Macron s'est invité en catimini dans les négociations et a fait savoir qu'il était prêt à améliorer la réforme, notamment sur la question de l'âge pivot. Un point sur lequel Matignon reste ferme.

Divergences ou tactique?

Tout se complique car depuis mercredi les signaux sont contradictoires à tel point que les syndicats ne savent plus à quel saint se vouer. Soit nous sommes dans une logique de "bon flic et mauvais flic" dans le cadre d'une négociation difficile.

Soit, plus problématique, l'Elysée et Matignon n'arrivent plus à cacher publiquement leurs divergences sur certains points de la réforme et notamment sur ce fameux âge pivot rejeté désormais par deux tiers des Français.

Des tensions qui relancent la machine à spéculations

Des tensions qui relancent la machine à spéculations. Edouard Philippe peut-il et doit-il rester à Matignon en cas d'échec de la réforme? Un proche d'Emmanuel Macron me confiait récemment qu'il reste ou qu'il parte, il sait qu'il gagnera politiquement dans les deux cas car il restera le père de la rigueur.

Mercredi soir à l'issue de cette cacophonie et à quelques heures d'une multilatérale cruciale, l'exécutif se faisait cette fois particulièrement discret.

Jérémy Trottin (avec J.A.)