RMC

Renault ferme un site à Vaulx-en-Velin: "Dire que c'est une zone de non-droit, c'est inadmissible"

Trois semaines après l'annonce de Renault Retail Group de fermer son site de Vaulx-en-Velin, les autorités locales ne décolèrent pas. L'entreprise automobile évoque des problèmes de rentabilité, mais aussi d'insécurité. Face à ces accusations, la mairie de la commune et la préfecture du Rhône demandent des excuses et des explications sur les véritables motifs de départ.

Mi-avril, la direction de Renault Retail Group annonce la fermeture de site à la fin de l’année. Un choc difficile à encaisser pour les 105 salariés, dont Rasim. "Ça a été un coup de massue", assure-t-il à RMC. Ce délégué syndical CGT, mécanicien auto depuis 18 ans, ne comprend pas les raisons de cette décision: "La seule justification c'est de dénigrer la population de Vaulx-en-Velin. Dire que c'est une zone de non-droit, c'est inadmissible et inacceptable".

Car c'est bien ce qu'avance la direction. Dans un document interne, Renault évoque des problèmes de rentabilité mais aussi de sécurité. Le périmètre sur lequel est installé le site serait une zone de trafic et de non-droit.

D’après des riverains, la zone commerciale peut être animée la nuit. Mais tranquille en journée selon Fitim: "Je n'habite pas loin depuis 10 ans et franchement, c'est un bon quartier".

"Nous n'avons jamais été saisis de questions d'insécurité"

Scandalisées par la position du groupe automobile, la préfecture du Rhône et la mairie de Vaulx-en-Velin ont interpellé la direction du site dans une lettre et demandent des explications et des excuses: "Ni la police nationale, ni la préfecture, ni notre ville, n'avons jamais été saisis de questions d'insécurité", assure Hélène Geoffroy, la maire de la commune.

"Notre intérêt c'est de garder le concessionnaire Renault à Vaulx-en-Velin et s'il s'en va, qu'il s'explique publiquement puisque c'est publiquement qu'il a donné cette fallacieuse raison", ajoute-t-elle.

Le groupe Renault aura l’occasion de s’expliquer mardi prochain, au cours d’une réunion avec les autorités. Elles attendent également des excuses. Si les 105 salariés très remontés ont pu faire part de leur préférence pour leur relocalisation, ils ne veulent pas voir leur site fermer ses portes.

Vincent Chevalier (avec Guillaume Dussourt)