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Retraites: les 10 moments-clés d'une réforme controversée

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Le Conseil constitutionnel a rendu ce vendredi 14 avril une décision historique après trois mois de contestation d'une réforme controversée.

Des mois de manifestations, de débats... La réforme des retraites, sur laquelle le Conseil constitutionnel s'est prononcée ce vendredi, était un engagement de campagne d'Emmanuel Macron avant sa réélection d'avril 2022, qui a suscité une forte opposition en France. Voici dix moments-clés d'un projet qui fait suite à une première tentative de réforme stoppée net le 16 mars 2020 par la pandémie de Covid-19.

- 10 janvier 2023: 64 ans

Après une période de consultations, la Première ministre Elisabeth Borne dévoile le 10 janvier 2023 une réforme qui prévoit le report de l'âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans à l'horizon 2030 et le relèvement de la pension minimum pour les carrières complètes à temps plein, à 85% du Smic net.

- 19 janvier: une première mobilisation massive

Front uni des syndicats contre le projet: ils mobilisent massivement le 19 janvier avec "plus de deux millions" de manifestants, selon la CGT, et 1,12 million de participants, d'après le ministère de l'Intérieur.

- 31 janvier: des cortèges record partout en France

Le 31 janvier, une deuxième journée de protestation intersyndicale réunit des cortèges record: 1,27 million selon la police, 2,5 millions pour les syndicats.

- 6 février: débats électriques à l'Assemblée

Le 6 février, les débats démarrent à l'Assemblée nationale sous haute tension politique et sous pression de la rue, avec deux nouvelles journées de protestation, le 7 et le 11.

- 17 février: fin de la discussion à l'Assemblée sans débat ni vote

Le débat en première lecture s'achève à l'Assemblée le 17 février, sans débat ni vote sur la mesure-phare du report à 64 ans en raison de l'obstruction de La France insoumise (LFI, gauche radicale).

- 7 mars: mobilisation "historique"

La mobilisation unitaire du 7 mars est d'une ampleur "historique": 1,28 million de manifestants selon la police, 3,5 millions pour la CGT. Des mouvements de grève massifs affectent transports, ramassage des ordures, activité dans les dépôts de carburant/raffineries, l'électricité/gaz, l'éducation.

- 11 mars: le Sénat adopte la réforme

Le Sénat approuve, le 9 mars, l'article controversé sur le recul de l'âge de départ, puis adopte l'ensemble du texte de la réforme le 11.

- 16 mars: le 49.3 de la discorde

L'incertitude entourant le vote de certains députés LR (droite) conduit Emmanuel Macron à opter, le 16 mars, pour un passage en force, avec une adoption sans vote à l'Assemblée, selon la procédure du 49.3. Deux motions de censure sont rejetées le 20 mars, dont une, transpartisane, est écartée de justesse. La réforme est adoptée.

- 23 mars: blocages et grèves

Blocages et grèves s'intensifient dans les raffineries, transports et ports. Une neuvième journée de protestation réunit, le 23, plus d'un million de personnes (chiffres police) et est marquée par des violences.

Les méthodes musclées des policiers à motos BRAV-M, concentrent les critiques. L'agitation sociale conduit même au report de la première visite officielle du roi Charles III en France, fin mars.

- 14 avril: verdict du Conseil constitutionnel

Trois nouvelles journées de protestation, les 28 mars, 6 et 13 avril, montrent un essoufflement de la mobilisation. Le Conseil constitutionnel rend le 14 avril un verdict, très attendu, sur la réforme ainsi que sur un projet de référendum sur les retraites porté par la gauche.

Il valide la réforme dans sa presque entièreté: les 64 ans sont validés mais pas l'index sénior, ni le RIP. La réforme est promulguée dans la nuit qui suit par le président de la République

J.A. avec AFP