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Salaires: de plus fortes augmentations prévues par les entreprises, mais une France à trois vitesses

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La chronique éco d'Emmanuel Lechypre est consacrée ce mercredi sur RMC aux hausses de salaires prévues par les entreprises en France en 2022.

Le paysage commence à se dessiner côté augmentations de salaires… La vision globale, c’est qu’après deux ans de maigres hausses, les entreprises prévoient de plus fortes augmentations de salaires pour 2022. Le cabinet People Base CBM anticipe une hausse moyenne des salaires de 2,4%, très au-delà des 1,4% de 2021. Mais ce qui se dessine, c’est une France à trois vitesses.

La France du CAC 40 et des grandes entreprises, qui sera proche de ces niveaux d’augmentation pour tous les salariés.

La France des PME : un dirigeant de PME sur trois seulement (34%) envisage une hausse généralisée des salaires dans son entreprise début 2022. Ce pourrait être davantage : 30% ne savent pas encore, mais 36% ne le prévoient pas, selon la Confédération des PME.

La France des TPE : seulement 1 TPE sur 3 profite de la forte reprise économique, selon le Syndicat des indépendants. On va vers des augmentations au compte goutte.

>> Alain Griset, le ministre des PME, démissionne 

Des hausses importantes dans les secteurs qui ont perdu de la main d’œuvre

Tous les secteurs ne seront pas logés à la même enseigne. Cela dépend beaucoup de leur exposition à la crise sanitaire, avec des revalorisations importantes dans les secteurs qui ont perdu de la main d’œuvre : +2,5% pour les minima de la branche intérim, 6 à 10% dans l’hôtellerie restauration. Chez les routiers, on s’achemine vers des hausses de 4 à 5%.

Ailleurs, les conflits sociaux commencent à payer: Leroy Merlin, Décathlon, Labeyrie ont abouti à des hausses de 2 à 4%. C’est plus dur dans le médicosocial, où les marges sont faibles

Le gros morceau, c’est les fonctionnaires. Après des mois de tension autour du gel persistant du point d'indice dans la fonction publique, syndicats et gouvernement se réunissent ce jeudi à Paris pour discuter pouvoir d’achat.

A l'exception de deux revalorisations de 0,6% en juillet 2016 et février 2017, la valeur du point d'indice est gelée depuis 2010. Et donc toutes les organisations syndicales réclament son dégel.

Peu probable que ce soit le cas : l'augmenter de 1%, ça coûte 2 milliards d'euros aux finances publiques. Les hausses pourraient être ciblées pour certaines catégories de fonctionnaires, comme en juillet.

Emmanuel Lechypre