Un mois sans pêche: "C’est là qu’on fait nos meilleures saisons" dénonce un pêcheur

Un mois sans pêche dans le Golfe de Gascogne. Les bateaux de pêche de plus de 8 mètres de la façade Atlantique, doivent à partir de ce lundi rester au port, et ce jusqu'au 20 février inclus. L’objectif, réduire les captures accidentelles de dauphins et marsouins.
Plus de 450 navires sont concernés. Vendredi, le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu a indiqué que les pêcheurs seront indemnisés "entre 80 et 85%" de leur chiffre d'affaires. Une interdiction qui suscite évidemment de l’incompréhension et beaucoup de colère chez les pêcheurs de Lorient.
Les boîtes jaunes et bleues où s’entassent d’habitude les poissons, sont maintenant vides empilées dans le bateau de David. Tout est nettoyé, les filets parfaitement rangés. “Ce sont des filets pour pécher la saule. Tout ça, c’est du matériel complètement neuf. C’est un coût d’à peu près 45.000 euros”, indique-t-il.
Une somme difficile à rembourser, avec cette interdiction de pêcher, même s’il sera indemnisé à hauteur de 80 à 85% de son chiffre d’affaires. “On n’a même plus de trésorerie pour donner une avance de salaire à nos équipements. Surtout que cette interdiction tombe au moment où on peut sortir la tête de l’eau, parce que c’est là qu’on fait nos meilleures saisons”, pointe-t-il.
Une conséquence sur le prix des poissons
Alors cette interdiction, aucun pêcheur ne la comprend. Le président du comité national des pêches, Olivier Le Nézet, la présente même comme un non-sens écologique.
“À partir du moment où il n’y aura pas de production faite par les navires français, il est évident que les marchés vont se déplacer à l’étranger. Donc ça va favoriser du poisson d’importation de Chine”, indique-t-il.
Et cette inquiétude touche toute la filière. Les mareyeurs par exemple, qui achètent le poisson à la criée pour le conditionner et le vendre. C’est ce que fait Jean à Lorient. “Il y aura beaucoup moins de travail ça, c'est sûr. On a chiffré à 30% l’offre de poisson qu’on aura en moins. J’ai surtout peur de l’après”, assure-t-il.
En attendant, très vite, le prix de certains poissons, comme le merlu, devrait fortement augmenter, dit-il, à cause d’une offre moins abondante.