Une entreprise veut baisser les salaires pour éviter les licenciements: "Les salariés en ont marre"

Diminuer les salaires pour faire face aux difficultés financières et éviter des licenciements. C'est la proposition faite par l'entreprise Saverglass, à Feuquières (Oise), à ses salariés. La verrerie veut couper dans les salaires de ses employés pendant six mois: 5% chez les ouvriers et 20% chez les cadres.
La direction promet que cela permettrait de garder les emplois, alors que l'entreprise fait face à la hausse de ses coûts de production et un carnet de commandes allégé. Mais pour que cette baisse de salaire soit validée, un accord doit être signé avec les syndicats, qui ont jusqu'à ce mercredi pour donner ou non leur accord.
"100 euros, c'est beaucoup"
Dans le village de Feuquières, où l'entreprise est implantée, c'est l'inquiétude pour les 1.300 salariés concernés. Jonathan Slama y travaille depuis 18 ans. Il a fait le calcul, il touchera 100 euros en moins par mois si l'accord est appliqué.
"100 euros, c'est beaucoup. C'est les factures, l'eau, l'électricité. Surtout pour certaines personnes qui sont toutes seules, qui ont trois, quatre enfants", souligne-t-il.
Il est délégué CGT et pour son syndicat, impossible d'accepter une baisse des salaires. "Si on le signe, pendant six mois effectivement, les salariés vont garder leur emploi. Mais qu'est-ce qui nous dit que dans six mois, ils ne seront pas licenciés ?", interroge-t-il.
"Les salariés en ont marre. Ils font des concessions. Ça a commencé par le chômage partiel l'année dernière, le fait d'avoir moins de vacances...", ajoute ce syndicaliste.
"Il s'agit de sauver l'entreprise" selon le maire de Feuquières
Mais d'autres salariés confient être prêts à toucher moins d'argent. "C'est toujours mieux que perdre notre emploi", commentent certains.
Pour le maire de la commune, Jean-Pierre Estienne, il faut à tout prix éviter un plan social: "Saverglass, c'est la vie d'un village. Feuquières est issue de Saverglass. C'est la deuxième ou troisième entreprise du département, ce serait catastrophique. Il s'agit de sauver l'entreprise." Saverglass est implantée à Feuquières depuis 120 ans.