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Baisse des salaires chez Volkswagen: pourquoi la concurrence de la Chine n'y est pas étrangère

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La direction de Volkswagen a annoncé ce mercredi un plan de réduction de 10% des salaires et une révision du système de primes, qui lui permettraient de réaliser une partie des milliards d'économies visés pour redresser sa compétitivité. Parmi les facteurs explicatifs, la concurrence en Chine, ou Volkswagen réalise un tiers de ses ventes.

Après sept heures de discussions avec les syndicats ce mercredi, le courperet est tombé. Pour trouver 10 milliards d'euros d'économie, la direction de Volkswagen a annoncé un plan de réduction de 10% des salaires en Allemagne, mais aussi revoir tout le système des primes. Aucune fermeture d'usine n'est prévue pour l'instant.

"Nous devons agir maintenant. Tout retard serait irresponsable", a déclaré Arno Antlitz, directeur financier du groupe, lors d'une conférence en ligne. Les prochaines négociations sont fixées au 21 novembre. Dans la foulée, les syndicats pourraient appeler à des grèves en décembre.

Un bénéfice en chute libre entre juillet et fin septembre

Pour la direction de Volkswagen, la baisse des salaires est la condition de base pour garantir l'emploi. Produire en Allemagne lui revient trop cher, d'autant que les ventes du groupe sont en berne. Le premier groupe automobile européen a vu son bénéfice net chuter de 63,7% entre juillet et fin septembre, à 1,58 milliard d'euros, plombé par des coûts élevés et la baisse des ventes en Chine, son premier marché.

Les ventes des voitures haut de gamme Porsche et Audi, les plus rentables, ont fondu, tandis que la rentabilité de la marque historique VW, avec ses prix moins élevés, est en berne, à seulement 2% sur neuf mois. Un niveau désastreux au regard de l'objectif visé, à 6,5% d'ici 2026.

"Concurrence des marques électriques chinoises"

"Aujourd'hui, il y a un problème de productivité des usines allemandes chez Volkswagen. Jusqu'à présent, cela passait car l'entreprise arrivait à vendre énormément et faire des bénéfices en Chine. C'est aujourd'hui beaucoup moins le cas là-bas car le marché est atone et il y a la concurrence des marques chinoises sur les véhicules électriques", souligne auprès de RMC Arnaud Aymé, spécialiste automobile du cabinet Sia Partners. "Volkswagen est obligé de prendre des décisions difficiles", selon lui.

En Chine, où Volkswagen réalise un tiers de ses ventes et où les fabricants locaux de voitures électriques grignotent ses parts de marché, les ventes ont reculé de 15% au troisième trimestre. Au niveau mondial, le repli est de 7%. Sur les neuf premiers mois de l'année, le bénéfice net du groupe recule de 30% et le résultat opérationnel de 20% par rapport à l'an dernier.

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Arrivé à la tête du groupe fin 2022, le PDG Oliver Blume avait lancé un chantier pour restructurer la marque phare VW, destiné à réaliser 10 milliards d'économies et atteindre une marge opérationnelle comprise entre 9 et 11% d'ici 2030. Un objectif loin d'être atteint, qui pousse désormais le groupe à aller plus loin, au prix de "décisions difficiles et douloureuses", selon Arno Antlitz.

LM avec Delphine Schiltz