Une usine d'uniformes ferme à Calais après la perte d'un contrat avec l'armée: une décision “illogique” pour la maire

Marck & Balsan, spécialiste de la confection d'uniformes, va fermer son usine de Calais, qui emploie 66 personnes, en raison de la perte d'un contrat pour la fabrication des tenues de l'armée française, a déclaré mercredi la direction. Un “comble” pour Natacha Bouchart, maire de Calais.

Faute de contrat, une usine d'uniforme va devoir fermer ses portes dans le Pas-de-Calais. L'usine Marck & Balsan (Balzan), spécialiste de la confection d'uniformes, va fermer son usine, d'ici trois mois. La raison? L'entreprise a perdu son contrat pour la fabrication des tenues de l'armée française, notamment celles du 14 juillet.

Concernant la future production de ces uniformes militaires, "10% de la valeur ajoutée se fera à Madagascar et 90% en France", a assuré à l’AFP Jacques Boyé, président du groupe Paul Boyé, qui a remporté l'an dernier l'appel d'offres. Ce groupe familial de Haute-Garonne emploie environ 300 personnes en France et un millier à Madagascar, a-t-il précisé.

"Il faut d’abord aider les entreprises qui travaillent en France"

La confection de ces tenues va donc en partie être délocalisée à Madagascar. Avec pour conséquence directe, la perte de 66 emplois, essentiellement des couturières, qui y ont fait toute leur carrière. La fabrication d'uniforme pour l'armée française, c'est pourtant le coeur de métier de cette usine calaisienne, mais avec des tarifs 70% plus chers que ses concurrents étrangers. Elle a fini par perdre ses différents contrats avec l'État.

Un comble pour Natacha Bouchart, maire de Calais: “On est dans une espèce de spirale complètement illogique. On a l’impression qu’il n’y a pas de stratégie, tout n’est que façade. Il faut d’abord aider, en priorité, les entreprises qui travaillent en France”.

Elle poursuit: “On va mettre des produits nationaux dans nos forces de l’ordre, fait probablement par des mains d’enfants qui vont coudre sans ce savoir-faire. Il faut voir comment ça fonctionne, si c’est fait à la main, etc”.

Sollicités par RMC, les ministères des Armées et de l'Industrie n'ont pas donné suite à nos demandes. L'entreprise, elle, a proposé à ses salariés de Calais, majoritairement des femmes "qui ont fait toute leur carrière ici", une douzaine de postes de couture en reclassement. Marck & Balsan a cherché un repreneur dans le domaine du luxe, sans succès.

Marck & Balsan emploie actuellement environ 370 personnes en France, notamment au sein de six unités de production, et 400 au sein de son usine en Tunisie, spécialisée dans des équipements de protection individuelle, selon Laurent Marck.

Alfred Aurenche