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Économie

Un retour sur investissement minime? L'alerte de l'Insee sur l'efficacité des rénovations énergétiques

Travaux pour rénovation énergétique : connaissez-vous le dispositif MaPrimeRénov’ ?

Travaux pour rénovation énergétique : connaissez-vous le dispositif MaPrimeRénov’ ? - Unsplash

Un rapport de l’Insee pointe une certaine inefficacité économique des rénovations énergétiques en France. Malgré des milliards investis et des aides publiques massives comme MaPrimeRénov’, les travaux peineraient à réduire réellement les factures. Un échec coûteux pour les ménages et pour l’État.

L’Insee a publié le 10 juillet un rapport sur les impacts de la rénovation des bâtiments et notamment sur les coûts. Le rapport a analysé la consommation de 80.000 ménages, répartis dans 260 communes de France, entre le 1er janvier 2018 et le 31 décembre 2023.

Et en arrive à une conclusion plutôt déprimante: les impacts économiques de la rénovation des bâtiments sont en moyenne entre deux et trois fois inférieurs à ce qui a été prédit.

91 ans pour rentabiliser son investissement

Selon l'étude, il faudra ainsi 91 ans pour rentabiliser un investissement et 56 ans si vous recevez une aide de MaPrimeRénov’. C’est un véritable échec d’une politique publique majeure.

Mais alors, comment expliquer ces résultats? Sur ces différences colossales entre les gains espérés et les coûts réels, l’Insee estime que 40% est dû à une surestimation de l’impact des travaux d’isolation: en refaisant la chaudière, les murs et la toiture, on a tendance à croire que tout va changer. 20% est dû à un effet rebond: on va consommer plus parce qu’on se dit que le logement a été rénové. Et le reste, 40%, est dû d’une mauvaise réalisation des travaux.

Des travaux mal faits

Car parfois, l’État finance une prime pour que dans 2 cas sur 5, les choses soient mal faites. C’est d’ailleurs pour cette raison que MaPrimeRénov’ a été suspendue en partie, puisque les travaux spécifiques et lourds sur l’isolation ont été maintenus.

Mais l’étude de l’Insee vient montrer à quel point les Français ont besoin de surveiller les dépenses et veiller à l’efficacité des investissements. Il vaut mieux se tourner vers des artisans certifiés, labellisés, vers des personnes de confiance, compétentes. Parce que l’objectif de rénovation thermique des logements coûte au pays 6,7 milliards d’euros d’argent public. Et ça fait cher si ça ne fonctionne pas.

Pierre Rondeau