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Vente du Stade de France: date limite pour les candidats au rachat après des années de polémiques

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D'ici jeudi, on devrait connaître les candidats au rachat du Stade de France. Alors que l'enceinte de 80.000 places a coûté plus d'un milliard d'euros en 25 ans à l'Etat, cette vente suscite des polémiques.

Le Stade de France à Saint-Denis, la plus grande enceinte sportive de France, est à vendre. Avec deux procédures distinctes : une pour le rachat de l’enceinte, l’autre de la reprise de la concession qui s’achève le 1er juillet 2025. Les candidats ont jusqu’à mercredi 3 janvier au plus tard pour remettre leur dossier.

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Expliquez-nous par Laurent Neumann : Pourquoi la vente du Stade de France fait polémique ? - 03/01
4:13

Le stade mythique qui a vu la France remporter sa première Coupe du monde de foot en 1998 va passer sous bannière privée. Et ce, sous la pression insistante de la Cour des comptes et du Sénat qui ont publié deux rapports au vitriol expliquant que le Stade de France était un gouffre financier, que le régime de concession était un non-sens économique pour le contribuable et surtout que c’est le seul stade en Europe détenu par un Etat.

Facture salée pour le contribuable

En effet, le stade a déjà coûté un milliard d’euros en 25 ans. Sans compter les frais occasionnés par l’arrêt de tous les événements en prévision des JO de juillet prochain. La construction bien sûr, l’absence de club résident... Au final, la facture est salée pour le contribuable. L’État évalue sa valeur comptable à seulement 650 millions d’euros, mais le prix de vente, lui, n’est pas connu.

Ce qui est sûr, c’est que la concession accordée au consortium Vinci-Bouygues en 1995 arrive à échéance en 2025 et que l’Etat a jusqu’à fin 2024 pour choisir l’heureux gagnant. L’acheteur, en plus du prix d’achat, devra sans doute dépenser plusieurs centaines de millions d’euros pour le rénover.

L’État veut s’en débarrasser, mais pas à n’importe quel prix bien sûr. Mais en clair, le moment est venu d’arrêter les frais. La ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra, aimerait bien préserver la vocation sportive du lieu, mais ça dépendra de l’acheteur. Pour l’heure, on en connaît au moins un: les propriétaires qataris du PSG qui auraient préféré acheter le Parc des Princes, mais Anne Hidalgo, la maire de Paris, a fixé un prix tellement exorbitant qu’ils disent n’avoir d’autre choix que d’être candidats au rachat du Stade de France. Au grand dam des supporters du PSG d’ailleurs. Quant à la concession, Vinci et Bouygues pourraient demander un renouvellement de leur bail.

Des polémiques très nombreuses

Politiquement, depuis l’origine, ce stade n’a cessé de susciter des polémiques. C’est le général de Gaulle, en 1961, qui a émis l’idée de construire un grand stade aux portes de Paris. Mais c’est Jacques Chirac qui a lancé le projet en 1988 en même temps que la candidature de la France à l’organisation de la Coupe du monde de foot en 1998. Michel Rocard, alors Premier ministre, a essayé de piquer le dossier à Chirac qui était maire de Paris pour le construire à Melun-Sénart. Mais c’est finalement Édouard Balladur qui choisira Saint-Denis, plus proche de la capitale. Une aubaine pour la Seine-Saint-Denis qui a bénéficié des infrastructures qui vont avec: deux gares RER (ligne B et D), couverture de l’autoroute A1, prolongement de la ligne 13 du métro, 500.000 m2 de bureaux…

Mais les polémiques ont été nombreuses. D’abord au moment du choix de l’architecte : 20 candidats. Le jury désigne le projet de Jean Nouvel, mais Balladur choisit un autre quatuor d’architectes. Procès et, à la clé, plus de 5 millions d’euros de dédommagement pour Jean Nouvel et son agence, payés... par le contribuable.

Il y a aussi eu une polémique sur le nom : Stade de France, qui fait "SDF" en acronyme. Et surtout, des polémiques surtout sur la gestion, car si ce bijou a coûté 1 milliard d’euros à l’Etat, le consortium Vinci-Bouygues, lui, a largement rentabilisé son investissement initial de 364 millions d'euros avec une profitabilité quatre fois supérieure aux prévisions, selon le rapport du Sénat en 2019.

On comprend mieux pourquoi Vinci et Bouygues pourraient demander un renouvellement de leur bail. Rendez-vous jeudi pour connaître le nom des candidats, mais fin 2024, pour connaître l’heureux élu.

Laurent Neumann