Emploi, 35h, RSI, taxis… Tout ce qu'il faut retenir d'Emmanuel Macron face aux auditeurs d'RMC

Le ministre de l'Économie a passé une demi-heure, ce mercredi matin, à répondre aux questions des auditeurs d'RMC. Emploi, 35h, RSI, taxis… Voici les réponses d'Emmanuel Macron à vos questions.

>> Simplifier les règles de licenciements:

"Il faut réformer de manière beaucoup plus radicale parce que ce sont nos concitoyens qui l'attendent et ce dont notre pays a besoin. Il faut continuer à simplifier les règles d'embauche… et de licenciement. Il y a un projet qui est en train d'être travaillé".

"Il y a des patrons cyniques, des voyous, mais ce n'est pas la majorité du genre. Il y a des patrons qui veulent pouvoir s'adapter plus facilement au cycle économique et éviter de détruire des emplois".

>> Sur les 35h :

"Je pense que ce n'est pas la loi qu'il faut changer sur le sujet. En France on a le droit de travailler plus de 35h, c'est le cas pour les artisans, indépendants, entrepreneurs… Quand vous êtes salariés vous travaillez en moyenne 37h".

"Aujourd'hui avec un accord majoritaire en entreprise vous pouvez travailler plus de 35h. Vous avez aujourd'hui 8h supplémentaires possibles avec majoration de salaire de 25%, et au-delà de ces 8h la majoration est de 50%. Vous pouvez y déroger et passer cette dérogation de 25% à 10% sur les heures supp. La vraie question c'est si on accepte de passer, par négociation en entreprise, en dessous de ces 10% de majoration si les salariés sont d'accord. On peut donc allonger la durée de travail de manière intelligente dans l'entreprise. Il ne faut pas s'attacher à la loi et donner plus de souplesse dans le cadre des accords d'entreprises. Le président a ouvert une voie lundi. Cela va être discuté par le Premier ministre et Myriam El-Khomri mais c'est dans ce sens qu'il faut aller".

>> Revenu universel:

"Je trouve que c'est une idée intéressante. Il faut la creuser pour les prochaines années car elle va dans le sens de donner la possibilité à chacun et chacune d'avoir un point de départ dans la vie. Il y a aussi l'idée d'un capital ou d'une dotation pour les personnes d'un certain âge. Le rôle de l'État c'est de recréer des conditions d'égalité. Mais ce n'est pas un débat que nous avons eu dans le gouvernement, qui n'a pas eu à se positionner sur le sujet".

>> Concurrence Taxis - VTC:

A un taxi qui subit la concurrence des VTC et qui lui demandait ce qu'il ferait s'il était lui-même chauffeur de taxi, Emmanuel Macron répond : "(Si j'étais taxi aujourd'hui) je ne vendrais pas ma plaque et je continuerais à me battre. L'activité qui va avec les assurances et la sécurité sociale, ce ne sont pas les VTC qui viennent vous concurrencer là-dessus. C'est une concurrence qui est arrivée et qui répond à d'autres besoins. Votre combat, c'est de continuer à offrir le meilleur service possible à vos clients".

"Les licences ne valent pas plus rien. Continuez à innover, voyez si vous pouvez développer des partenariats avec des hôtels, des aéroports, des centrales de réservations..."

>> RSI:

"Ce sont les indépendants qui l'ont voulu et réclamé aux politiques. Quand vous êtes un indépendant vous avez le choix de votre forme statutaire. Mettez-vous en tant que mandataire social de votre société, vous serez au régime général, mais ce sera plus cher. Si vous payez moins cher parce que vous êtes au RSI c'est normal que vous ne soyez pas couvert pour les mêmes risques qu'au régime général. J'ai dit aux artisans ne me reprochez pas quelque chose que vous m'avez demandé. On a mis en place la réduction des délais, des plateformes de médiation, le service s'est amélioré. Mais la réforme radicale, y compris sur le RSI, se fera dans le temps, justement pour éviter les couacs".

Philippe Gril avec JJ. Bourdin