Emploi: pourquoi les chiffres du chômage sont en baisse

De toute la batterie de chiffres publiés ce mercredi sur le chômage et l’emploi, s’il fallait n’en retenir qu’un, ce serait celui-là: 370 jours. C’est la durée moyenne d’inscription à Pole Emploi des gens qui reprennent un travail. C’est un record historique : jamais ce nombre de jours n’avait été aussi élevé. Pourquoi c’est une bonne nouvelle ? C’est le signe qu’on ramène sur le marché du travail de plus en plus de gens qui s’en étaient éloignés.
Autre catégorie vulnérable : les jeunes. En 2021, le chômage des jeunes aura ainsi reculé de 17,8%, soit 87.400 inscrits en moins. On est au plus bas, en catégorie A-B-C depuis l’hiver 2009 !
Depuis quand n’a-t-on pas eu des chiffres aussi bons sur le marché du travail ? Le nombre de chômeurs a atteint au quatrième trimestre son plus bas niveau depuis l’été 2012, clôturant l'année 2021 par une baisse record de 5,9% pour la catégorie à 3,336 millions. En incluant l'activité réduite (catégories B et C), le nombre de demandeurs est en baisse au quatrième trimestre de 3,6%, au plus bas depuis l’hiver 2015.
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Des dizaines de milliers de postes à pourvoir
Comment expliquer cette baisse du chômage? Il y a des raisons conjoncturelles. Le boom post-crise: fin 2021, les offres d’emploi déposées chez l'opérateur public ont ainsi progressé de 28% par rapport à fin 2019, dernière année "normale" avant Covid. Des raisons liées aux cadres aussi. Selon l’Apec, 67% des entreprises ont l'intention de recruter au moins un cadre, un chiffre qui se compare favorablement aux 50% du début 2021. Et enfin, des raisons structurelles: les réformes entreprises, depuis Myriam El Khomri jusqu’à Muriel Pénicaud, pour fluidifier le marché du travail. Comme la réforme de l’apprentissage, le dispositif 1 jeune 1 solution…
Le vrai problème aujourd’hui, c’est vraiment l’adéquation entre les compétences des salariés et les besoins des entreprises. Il manque à peu près 70.000, 75.000 postes que l’industrie pourrait immédiatement pourvoir. Les professionnels évoquent jusqu’à 150.000 postes manquants dans l’hôtellerie-restauration, le tourisme et du voyage, 170.000 aides-soignants et aides à domicile.