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Emploi saisonnier: "En termes d’abus, on rencontre tous les cas de figure"

Les saisonniers seraient près de deux millions en France, selon la CGT. (Photo d'illustration)

Les saisonniers seraient près de deux millions en France, selon la CGT. (Photo d'illustration) - AFP

TEMOIGNAGES - L’été, ils installent les matelas sur les plages, travaillent dans les bars et les restaurants, animent les centres aérés, les colos ou font les vendanges. Et ils sont nombreux à ne pas savoir dans quoi ils s'engagent. Zoom sur les travailleurs saisonniers, alors que le gouvernement se penche en ce moment sur leur sort.

Le gouvernement se penche sur l'emploi saisonnier. Une réunion des membres du groupe de travail interministériel sur l'emploi saisonnier se tient ce mercredi. Les propositions devraient arriver à l'automne.

Une réforme que réclament les syndicats, qui parlent d'une explosion de ce type de contrats et dénoncent de nombreux abus de la part des patrons. Le nombre de saisonniers aurait d'ailleurs doublé ces dernières années: ils seraient près de deux millions en France, selon la CGT.

"Après 15 jours, je n'ai toujours pas signé mon contrat"

L’été, ils installent les matelas sur les plages, travaillent dans les bars et les restaurants, animent les centres aérés, les colos ou font les vendanges. Et ils sont nombreux à ne pas savoir dans quoi ils s'engagent. Yassine vient d'entamer une saison de travail, comme serveur dans un restaurant. Mais sa situation l'inquiète un peu.

"Là, ça fait quinze jours que j'ai commencé mon travail dans la restauration mais j'ai toujours pas signé mon contrat", témoigne-t-il au micro de RMC. "Bon on a parlé vite fait du salaire mais je sais comment ça se passe, c'est moitié déclarée, moitié black".

Un salaire qui varie en fonction des recettes

D'autres signent bien un contrat, mais ils ne sont pas payés en fonction des heures travaillées. Leur salaire varie en fonction des recettes de l'établissement, avoue Marco le directeur d'un café.

"Les saisonniers, c'est 10% sur le chiffre d'affaire global de la journée divisé par tous les serveurs", raconte-t-il. "Sur le contrat y'a pas marqué les pourcentages, c'est marqué le temps horaire et le salaire par mois. C'est un accord entre les employés et le patron, ça motive le salarié à faire du chiffre d'affaires et c’est intéressant pour le patron. Tout le monde est gagnant, en fait".

"On rencontre beaucoup d'abus"

Cela fait partie des pratiques illégales dénoncées par les syndicats qui pointent du doigt le comportement de certains patrons explique Gérard Rey, le responsable départemental de la CGT:

"On rencontre beaucoup d’abus: des contrats de travail qui n’en sont pas, des travailleurs qui essaient de payer des salariés à la commission ou à la vente, ce qui est complètement illégal en France", énumère le responsable syndical. "On rencontre tous les cas de figure inimaginables".

Tout l'été, les syndicats sillonneront les routes de France pour informer les saisonniers sur leurs droits.

C. P. avec Elodie Messager