RMC

En Franche-Comté, ils demandent leur rattachement à... la Suisse: "Il suffit de deux référendums"

Jean-Philippe Allenbach

Jean-Philippe Allenbach - AFP

Après l'annonce la semaine dernière des capitales des nouvelles régions, le Mouvement Franche-Comté (MFC) annonce qu'il se positionne en faveur d’un rattachement de la Franche-Comté à la Suisse.

"Plutôt Suisses que Bourguignons !", "Vive la Franche-Comté libre !"… Voici certaines des revendications qui se font de plus en plus insistantes ces derniers jours en Franche-Comté. En claire, certains Franc-Comtois souhaiteraient devenir Suisses ! La raison d'une telle envie ? La récente répartition des capitales des nouvelles régions françaises. Une répartition qui n'a pas fait que des heureux. Ainsi, un micro-parti politique régionaliste et autonomiste franc-comtois, le Mouvement Franche-Comté (MFC) n'a pas vraiment apprécié que Besançon perdre son titre de capitale au profit de Dijon. Dès lors, il a annoncé se positionner en faveur d’un rattachement de la Franche-Comté à la Suisse.

"C'est un mariage forcé"

"Dans le rattachement à la Suisse, on a tout a gagné alors que dans celui avec la Bourgogne, on a tout à perdre", s'emporte, ce mardi sur RMC, Jean-Philippe Allenbach, président-fondateur du Mouvement de Franche-Comté (MFC). Il s'explique: "C'est un mariage forcé dans lequel on perd notre nom, notre drapeau, nos papiers d'identité… De plus, ils auront la majorité dans la nouvelle Assemblée et ils pourront donc dépenser ce qu'ils veulent avec notre argent".

Dans Bourdin Direct, Jean-Philippe Allenbach souligne encore qu'il n'y a "qu'une chose que les Bourguignons nous amènent: leur dette par habitant, deux fois plus élevée que la nôtre, et que l'on va devoir payer". "En revanche, en étant dans le canton suisse, on a tout à gagner sur le plan de l'emploi (ils n'ont que 3% de chômeurs), du pouvoir d'achat, des impôts, de la sécurité, … On veut donc aller voir ailleurs. A un moment ça suffit ! On divorce", poursuit-il, très remonté.

"Il ne manque plus que l'accord des Franc-Comtois"

Mais n'est-ce pas totalement loufoque et infaisable? "Ceux qui disent cela sont pourtant les mêmes qui, lorsque la Wallonie envisageait d'être française, se disaient favorables à une telle possibilité, se souvient le président du MFC. Pratiquement tous les partis politiques ont dit 'Bienvenue chez nous', 'Il n'y aucun problème'… Je ne vois pas pourquoi on pouvait accueillir la Wallonie et on ne peut pas laisser partir la Franche-Comté si elle le désire."

"Ceci dit, c'est possible par un simple référendum en Franche-Comté et en Suisse, affirme Jean-Philippe Allenbach. Il y a quelques années, un sondage montrait que les Suisses étaient majoritairement prêts à nous accueillir. Il ne manque plus que l'accord des Franc-Comtois. Et si les deux sont d'accord, l'armée française ne va pas intervenir. On est obligé d'avaliser la volonté de ces deux collectivités de vivre ensemble. Il suffit de deux référendums…"

Maxime Ricard avec Hugues Dago